Notre-Dame-de-Liesse
Dès la fin du XIe siècle, un pèlerinage est attesté dans cette église qui était en dehors du rempart (d'où son nom primitif Notre-Dame « de la Lée », soit Notre-Dame du faubourg). Au XIVe siècle, l'église est intégrée dans la ville (dans l'enceinte du rempart et protégée par ce dernier), c'est au même moment que l'antipape Clément VII fonde un jubilé septennal nommé les grands Pardons. Ce jubilé sera célébré jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. Le pape, Benoît XIII érige l'église en collégiale, la dotant ainsi d'un Chapitre qui veillera sur ce sanctuaire jusqu'en 1793, année de sa dissolution par la Révolution.
Dans cet édifice le Saint-Suaire (conservé à Turin mais autrefois conservé à la Sainte Chapelle de Chambéry) sera exposé en juillet 1566, recevant ainsi la visite de nombreux personnages dont Françoise de Sionnaz, qui pria ce jour-là pour recevoir un premier fils : il s’agit de la future maman de François de Sales, qui naquit l’année suivante. Pour commémorer cet évènement, une inscription sur la façade de l’église en fait état : « Dans cette église, en 1566, Madame de Sales n’ayant pas eu d’enfant vint demander à Dieu un fils qui fut saint François de Sales ».
Le bâtiment que nous voyons aujourd’hui résulte d’une reconstruction comprise entre 1846 et 1855. L’église qui avait été transformée en hangar et en magasin à l’époque révolutionnaire avait été restaurée en 1824-1825 lors de la création d’une paroisse Notre-Dame de Liesse. Malheureusement trop petite (une seule nef) elle a dû être reconstruite par les soins de François Justin, ingénieur.
Le clocher est le seul élément architectural ancien qui a échappé à la destruction révolutionnaire. Sa base remonte au XIVe siècle et les arches de la partie supérieure du XVe siècle.
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Maître-Autel
Le maître-Autel résulte de la restauration de 1855. Sa construction a été confiée aux maîtres maçons Duvernay, deux frères issus de la vallée du Giffre. C’est le sculpteur Gilardi, originaire du Valsesia (une vallée entre Turin et Milan) qui en réalisa les sculptures.
La vierge à l’Enfant est l’élément central de cet autel. Elle est entourée par sainte Anne et St Joachim (ses parents). Le bandeau sculpté sous la vierge représente les Mystères Joyeux du Rosaire alors que l’ensemble est surmonté par un ensemble sculpté représentant le couronnement de la Vierge.
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Bas-côté sud (droite)
Au-dessus de cet autel latéral se trouve une vierge au rosaire peinte par le peintre Antoine Sublet. Cette toile a été offerte par Mgr Dupanloup (évêque d’Orléans) né dans le diocèse, à Saint-Félix. Il s’agit d’une copie d’une œuvre de Giovanni Battista Salvi dit il Sassoferrato conservée à Rome, dans l’église Sainte-Sabine.
Bas-côté nord (gauche
Comme l’autre autel latéral, cette toile a été offerte par Mgr Dupanloup et peinte par Antoine Sublet. Il s’agit d’une crucifixion dont on n’a pas repéré l’original.
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Constant Demaison – Chemin de croix
Le chemin de croix de Notre-Dame de Liesse a été réalisé par le sculpteur Jean-Constant Demaison (1911-1999). Né au hameau de Rossy à Choisy et mort en 1999, Demaison était un sculpteur autodidacte. Il utilisait le ciseau à bois pour sculpter le chêne de bourgogne sans nœud qui était son matériau exclusif. Il a ainsi réalisé de nombreuses œuvres pour les édifices religieux du diocèse d’Annecy.
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Dans sa paroisse de naissance, il réalise le tabernacle, la statue du curé d'Ars et le bas-relief de l’oratoire de Notre-Dame de la Paix. Dans la commune voisine, il produit l'ensemble du mobilier (portes, baptistère, mobilier liturgique…) de l'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Cercier, dont 16 panneaux représentant l'Ancien et le Nouveau Testament.
Il est l'auteur de 45 chemins de croix dont celui de l'église Notre-Dame-de-Liesse dans laquelle le curé avait autorisé une exposition d’art religieux dans les années 1960. Pour l'église de Gaillard, il réalise également le crucifix et l'autel de l'église dédiée à Saint-Pierre. Au quartier du Fayet (Saint-Gervais-les-Bains), il réalise en plus deux ambons et le Sacré-Cœur de l'église Notre-Dame des Alpes. L'une de ces dernières œuvres sera le chemin de l'église Saint-Joseph d'Annemasse en 1985.
Il est à noter que Jean Constant Demaison a réalisé les sculptures de la charpente en bois de l'église Notre-Dame-de-Toute-Grâce du Plateau d'Assy qui représentent Moïse, Isaïe, les quatre Evangélistes, Saint Bernard de Clairvaux et Irénée de Lyon.
Parmi ses autres réalisations, on peut aussi retenir le buisson ardent et la vierge de l’Apocalypse à la Bénite Fontaine à proximité de La Roche-sur-Foron, ainsi qu’un bas-relief représentant les prisonniers de guerre.
Vitraux
Sur le bas-côté gauche, les vitraux ont été commandés en 1933 par le chanoine Coutin, curé de Notre-Dame de Liesse. Ils représentent des scènes historiques liées à la vie de cette église :
Amédée III comte de Genève, fonde l’église Notre-Dame de Liesse.
Le Grand Pardon de 1566. Représentant le duc de Nemours et Anne d’Este vénérant le Saint-Suaire.
Saint François de Sales prêche le Grand Pardon du 8 septembre 1614 quand une colombe se pose sur son épaule.
Le bas-côté droit compte une suite de deux vitraux représentant la Nativité et le Couronnement de la Vierge et datent de la même période.
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