EDITO

A celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue.

Attention danger : cette parole de Dieu peut être instrumentalisée pour justifier les pires abus.
Elle est pourtant à notre avantage, comme tout ce Dieu nous propose à travers l’Eglise :

1. Réalisons d’abord que nous sommes surtout bénéficiaires de ce verset. Nos manques d’amour liés à notre condition de pécheurs sont une véritable torture pour le cœur de Dieu. Si Dieu répondait au mal par le mal, la mort de Jésus aurait été le coup d’arrêt de l’humanité. Or non seulement Jésus ne te fait pas payer sa mort, mais elle te sauve !

2. Ensuite ce verset ne nous condamne pas à prendre la place du perdant mais nous associe à la victoire de Jésus. Qui est le plus fort : celui qui est esclave de ses pulsions mauvaises ou celui qui domine sa violence ? Le plus grand dans une guerre est celui qui fait le premier pas vers l’autre. La victoire est à la clef comme le montre la suite de l’Evangile : "votre récompense sera grande", "vous serez les fils du Très-Haut", "vous ne serez pas jugés", "on vous donnera une mesure bien pleine, débordante".

3. Enfin, ce verset nous dégage du piège du mal qui veut nous isoler dans un face à face destructeur. Nous apprenons aux enfants à ne pas se faire justice eux-mêmes, mais à s’en remettre à la maitresse, aux parents, etc…N’oublions pas cette leçon de vie universelle ! En remettant sa cause à la justice des hommes et à celle de Dieu, le citoyen croyant met le Seigneur entre son ennemi et lui et se souvient que Dieu passe souvent par des médiations : le droit, les associations de protection des victimes, les forces de l’ordre,...

Il vaut mille fois mieux perdre par amour que gagner par haine : cela s’est toujours vérifié sur terre, et combien plus cette vérité éclatera au Ciel !


Père Vincent