EDITO

Quatrième dimanche de Carême
Célébration du deuxième Scrutin
 

L’aveugle tout entier dans le péché est sauvé tout entier
(Cet Evangile de l’année A est utilisé pour la célébration des Scrutins des catéchumènes)

Cet Evangile de l’aveugle-né, en plus d’être long, est riche d’enseignement sur l’identité du Christ.

Saint Jean se donne la peine de nous expliquer le sens du mot « Siloé » qui veut dire « envoyé ». Or, dans d’autres cas semblables, il ne donne pas le sens des mots. Cela veut dire qu’il y attache cette fois, une grande importance. Tout l’épisode de l’aveugle-né est centré sur Jésus-Christ, sa personne, sa mission. Il est bien l’Envoyé, celui qui a le pouvoir de création sur l’homme. Jésus fait de la boue et l’applique sur les yeux de l’aveugle, geste qui rappelle celui de la création lorsque Dieu avait modelé l’homme avec la poussière du sol.

Jésus se révèle comme l’Envoyé, le Verbe par laquelle la création a été faite. Lorsque « Dieu dit » dans la Genèse, « les choses se font ». « Que la lumière soit, et la lumière fut ». Le Christ est le Verbe de Dieu, la Parole par laquelle Dieu agit dès le début de l’humanité. Et en guérissant l’aveugle, il se manifeste comme l’envoyé de Dieu, nom de la piscine dans laquelle Jésus lui ordonne d’aller, celui-là même par qui tout a été fait dès le commencement du monde.

Il faut bien se mettre dans le contexte de l’époque. Tout le monde se demande si Jésus est bien le Messie. L’épisode de l’aveugle-né se déroule à Jérusalem au moment de la plus grande fête religieuse juive, une fête justement toute imprégnée de l’attente fervente et impatiente du Messie. En guérissant l’aveugle le jour du sabbat, Jésus s’expose aux ennuis qui vont le conduire jusqu’à la croix. Il est bien le Messie, l’Envoyé qui a pris chair parmi les siens pour que ceux qui sont tout entier dans le péché soit sauvés.

Père Vincent Grillet