Historique des Clochers
L'église d'Abondance
Une première église romane a été construite au XIIème siècle après l’installation des chanoines.
Les quatre colonnes rondes qui ferment encore aujourd’hui le cœur seraient des vestiges de celle-ci.
Mais les formes de l’église actuelle proviennent de la construction entamée à partir des années 1280. A cette époque, l’abbaye veut marquer son importance en élevant une abbatiale à la mesure de sa notoriété. L’église romane, devenue sans doute trop petite, est remplacée par une vaste bâtisse d’architecture gothique. Son plan fut amélioré, avec le chœur entouré par le déambulatoire et les chapelles rayonnantes. La nef était flanquée sur ses côtés de collatéraux aujourd’hui disparus. Ils permettaient aux paroissiens et aux pèlerins de circuler autour de la nef et du chœur sans déranger ceux qui s’y trouvaient.
Les nouveaux procédés des voûtes permirent aussi de prendre de la hauteur et d’ajourer les murs. Ainsi la lumière venant du haut en traversant les vitraux est là pour appeler au recueillement. La construction du cloître suit au milieu du XIVème siècle, il est embelli par les peintures murales une centaine d’années plus tard.Des incendies successifs, accompagnant le relâchement de la vie monastique, vont se produire au cours des siècles suivants et modifier l’agencement général de l’abbaye. Ainsi après l’incendie de 1440, les collatéraux ne sont pas relevés. La grande façade d’entrée qui s’avançait plus bas, en prolongement de la façade du monastère, est reconstruite mais brûle de nouveau en 1633 et est abandonnée. La nef est réduite à deux travées jusqu’en 1898 avec la reconstruction de deux travées supplémentaires et d’un porche néogothique.
Le clocher à bulbe actuel a remplacé celui qui se trouvait au–dessus de la nef et qui a brûlé en 1728.
Chaque reconstruction s’est fait dans le style en vigueur au moment des travaux, apportant un ensemble de touches particulières à l’édifice, auxquelles s’ajoute la diversité du mobilier intérieur. En 1846, le peintre Vicario exécute les peintures des voûtes et les statues en trompe-l’œil qui occupent le triforium.
L'église de La Chapelle d'Abondance
Dès le début du XVe siècle, l'église a été implantée au lieu-dit des Contamines. Avec le temps et l'augmentation de la population, elle va devoir être agrandie une première fois au XVIIe siècle: l'acte de fondation date de 1636. L'église actuelle est la reconstruction de l'époque sarde du XIXe siècle.
L'ancien presbytère construit dans les années 1790 avait fait l'admiration du curé Testu alors prêtre de la paroisse lorsqu'il avait eu sous les yeux le plan du bâtiment: "... le plan qu’en a tiré Monsieur l’architecte Vagnat dans le courant de mai 1789 flatte l’œil et puisqu’il a été accepté par le conseil dans une délibération approuvée par Monsieur l’Intendant Pescatore, on espère le voir exécuté dans trois ans sur le même emplacement qu’occupait ci-devant la vieille cure maintenant tombée en ruine
Démoli en 1975, il a été reconstruit d'après le projet de l'architecte Pierre Dutruel. Le nouvel édifice d'une facture contemporaine a gardé les caractéristiques architecturales d'un bâtiment d'importance sociale dans le contexte de l'histoire savoyarde.
Le cimetière entoure l'église depuis toujours.
L'église de Châtel
Cette belle église a subi plusieurs étapes avant d'être telle qu'elle est à ce jour. En 1438, fut construite une chapelle pour la 1ère fois à Châtel à cet emplacement. Puis en 1662, ce fut l'édification de la 1ère église, la population ayant augmentée. En 1900, la décision de reconstruire une nouvelle église est prise par le conseil municipal. Les travaux dureront de 1906 à 1908 pour la construction du gros oeuvre. Celle-ci est construite à côté de l'ancienne église, pour ne pas priver les paroissiens des offices religieux, mais orientée dans l'autre sens.
On peut apprécier les très beaux blocs taillés, provenant de la carrière du Saix, constitutifs des encadrements de portes et fenêtres de l'édifice, ainsi que des contreforts. La façade est également bâtie en pierres de taille. Le travail le plus remarquable des tailleurs de pierres est sans doute celui des colonnes qui soutiennent la voûte à l'intérieur de l'église. L'habile travail de martelage a permis de révéler un marbre gris parcouru de fines veinures blanches. Quant au toit, refait depuis en tuiles artificielles, il était bien entendu recouvert d'ardoises de Très-les-Pierres. Les bancs ont été faits avec le bois, suite à une avalanche de Plaine-Dranse.
L'horloge du clocher est réalisée par Rannaz et Fils (Cluses) en1909. Le 24 octobre 1909 a lieu la bénédiction de l'église par le Chanoine Gay. L’église a été restaurée en 1985.
De magnifiques vitraux habillent les fenêtres et représentent des scènes de vie de la population de Châtel, ayant un lien avec l'évangile (années 1960, Maîtres verriers Balmet et Meyer de Grenoble).
Saint-Laurent est le principal vocable de Châtel. Celui-ci est né en 210 après Jésus-Christ à
Huesca au Royaume d'Aragon en Espagne. Le Pape Sixte II l'établit comme Diacre et Garde du Trésor de l'église, le chargeant de distribuer les revenus aux pauvres. Ayant provoqué la colère du Préfet de Rome, en lui refusant les Trésors de l'église pour les besoins publics, Saint-Laurent fut condamné et brûlé sur un grill d'argent.
Saint-Laurent a été élevé au rang de Martyr.