le mot du Père FERRÉ
Recevoir l’indulgence plénière
A l’occasion de l’année jubilaire décrétée par le pape en 2025, les catholiques peuvent recevoir l’indulgence plénière. Pour comprendre la chance qu’est l’indulgence, lisez l’histoire que voici :
Jean a huit ans. Un jour, pris par la colère, il jette son ballon dans le salon. Rebondissant à travers la pièce, le ballon casse une lampe, salit le canapé et atterrit dans l’aquarium où nage Bubulle en éclaboussant une lettre que sa mère finissait d’écrire. Envoyé dans sa chambre par son père, Jean y retrouve son calme. Alors, désolé de ce qu’il a fait, au moment où sa mère vient le chercher pour dîner, il plonge dans ses bras et balbutie des excuses, il ne sait pas bien ce qui lui a pris. Bien sûr, sa mère le pardonne.
Mais le pardon n’a pas réparé la lampe, lavé le canapé ou recopié la lettre éclaboussée. Des parents durs exigeraient que Jean nettoie le canapé, paie la lampe (ce qui lui coûterait plusieurs années d’argent de poche), réécrive la lettre ; mais alors Jean serait dans une situation impossible. Des parents laxistes passeraient l’éponge sans rien réclamer de Jean ; mais alors il n’aurait rien appris et cette expérience ne le ferait pas progresser.
Jean a de la chance, ses parents ne sont ni durs ni laxistes, ils sont indulgents : ils ont pardonné et souhaitent que Jean répare ce qu’il peut des conséquences de son acte afin qu’il grandisse bien. Aussi, ils demandent à Jean de nettoyer le canapé à l’eau claire, puis sa mère prendra le temps de lui expliquer pourquoi elle écrivait à une amie qui traverse des épreuves et son père regardera avec lui le contenu de sa tirelire pour évaluer sa participation à l’achat d’une nouvelle lampe. L’indulgence de ses parents couvrira le reste. Pour finir sa journée, Jean, repensant à la frayeur qu’il a causée à Bubulle, changera l’eau de son aquarium en lui chuchotant : « je t’aime ».
Alors que j’avais brisé une assiette, je l’ai recollée ; pourtant il reste les traces de la cassure. Alors que j’ai dégringolé dans un sentier abrupt, je me relève, me voici debout sur mes pieds mais, prêt à repartir, je vois tout ce qu’il va me falloir remonter. De la même manière, le mal que nous avons commis nous a fait tomber, il a brisé notre cœur.
Nous relever, changer de direction, aller vers le haut alors que nous avions pris la direction du bas, autrement dit se convertir, est la première étape d’un chemin de sainteté. C’est ce que le Seigneur produit en nous dans la confession. Le pardon nous relève mais il nous reste les conséquences du mal, le chemin à refaire, les blessures à cicatriser. Il reste encore à réparer, à reconstruire, à remonter tout ce qui a été brisé, détruit, abaissé en nous par notre péché.
La bonté de Dieu nous a pardonné, elle est encore là pour nous accompagner sur le chemin de la reconstruction. De l’offrande de Jésus sur la Croix qui a tout racheté, nous pouvons recevoir cette indulgence que nous dispense l’Église : alors nous n’avons pas à réparer plus que nous ne le pouvons.
Tout se fait par Dieu mais rien ne se fait sans nous ; c’est pourquoi cette indulgence n’est pas automatique, elle est donnée à ceux qui accomplissent certains actes concrets posés pour grandir en sainteté. Voir ci-dessous : « Comment recevoir l’indulgence plénière en 2025 ? »
Cette indulgence, nous pouvons aussi la demander pour une personne défunte, c’est une manière concrète de prier pour l’un de nos morts et qu’il soit aidé dans son chemin vers le ciel.
Comment recevoir l’indulgence plénière en 2025 ?
Pour recevoir l’indulgence plénière du jubilé, il faut se confesser, communier, prier aux intentions du pape et accomplir l’un des gestes proposés ci-dessous :
- Pèlerinage à Rome
Ou bien
- Pèlerinage à l’un des sanctuaires diocésains : la cathédrale d’Annecy, la basilique de la Visitation à Annecy, le sanctuaire de la Bénite Fontaine à La Roche-sur-Foron ou la basilique Saint-François-de-Sales à Thonon.
Ou bien
- Accomplir une œuvre de miséricorde en visitant des personnes en difficulté (infirmes, prisonniers, vieillards isolés, handicapés…)
L’indulgence peut être reçue plusieurs fois durant l’année jubilaire mais pas plus d’une fois par jour. On peut la recevoir pour soi ou pour un défunt.
Père Nicodème Ferré ✙