Célébration de la Parole du 24 nov. 2024 — Paroisse Saint-Jean aux portes d’Annecy

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Célébration de la Parole du 24 nov. 2024

Voici le dernier dimanche du temps ordinaire et nous célébrons le Christ Roi de l’univers.

Que nous disent les textes de la liturgie aujourd’hui ?

Les deux premières lectures, du Livre de Daniel et de l’Apocalypse annoncent et révèlent la venue d’un roi libérateur, dont la puissance surpasse tout, une puissance de paix et d’amour.

L’Évangile nous invite, nous provoque à nous situer devant le Christ.

La scène se déroule pendant le procès de Jésus. Pilate veut valider le motif pour le condamner. Jésus voudrait sans doute amener Pilate à s’interroger lui-même sur ce qu’il croit, lui. Mais le dialogue entre les 2 hommes ne se fait pas. Et Jésus ne peut que souligner la différence profonde qui existe entre des représentations de la royauté, qui font appel au pouvoir, à la puissance, et ce qu’est sa royauté à Lui. Une royauté sans armée, royauté reçue, dont le but est de témoigner de la Vérité. Quand l’évangile lui fait dire : « ma royauté n’est pas d’ici » il affirme bien qu’il est roi, mais autrement.

Nous le savons, le Christ est un roi qui ne force personne à le suivre. Un roi désarmé qui accepte de n’être pas reçu, qui va jusqu’au bout de l’abandon, dans sa passion et sa mort. C’est cela que nous avons à réaliser encore et encore.

Pourquoi je dis cela, « encore et encore »? Parce que c’est difficile. Parce que c’est le contraire de notre penchant naturel.

Nous ressemblons aux disciples.

Ils voulaient que leur maître agisse avec puissance, les juifs espéraient qu’il renverse le pouvoir injuste en place.

Jésus n’a eu de cesse de leur indiquer la voie de l’humilité, de la douceur, du choix d’être pauvre avec les pauvres, faible avec les faibles.

Nous aussi, nous avons vite fait de poser sur Jésus nos rêves de puissance et de réussite, alors que la voie qu’Il trace est radicalement différente. Cette voie passe par la croix, c’est pourquoi nous la voyons ce matin (ce soir) dans le chœur. Elle est (comme) le trône du Christ. (silence)

Devant Pilate, Jésus ne le contredit pas, il ne le remet pas en place, il ne l’empêche même pas de se cantonner dans son rôle de juge impartial ou implacable.

Il le laisse libre, et le fait avec douceur. En même temps, il l’invite implicitement à un choix : s’ouvrir à la vérité, ou passer à côté.

Le verset qui suit et qui n’est pas dans la lecture de ce jour est : « Pilate lui dit : Qu’est-ce que la vérité ? ». Pilate formule la question, mais n’attend pas de réponse. L’affaire est entendue, Pilate ne se sent pas concerné par la royauté de ce Jésus, ni même interpelé par la vérité qu’il vient de nommer.

Et nous ? et Moi ?

Le face-à-face entre Pilate et Jésus nous renvoie à notre attitude face au Christ qui s’adresse à nous par les frères, par sa parole, dans l’espace que nous lui ouvrons quand nous nous mettons à vivre avec Lui.

Nous pouvons rester avec un regard extérieur, ne pas entrer vraiment dans la rencontre qu’Il nous offre. Nous pouvons penser, raisonner avec la tête, discuter, mais nous pouvons aussi accepter d’être renversés, transformés, bref, touchés au cœur, convertis par la réalité de sa présence, lui qui ne cesse de se donner.

Oui, c’est dans le cœur (la profondeur de notre être, et non comme on le pense souvent, le lieu de l’affectif) c’est dans le cœur que nous pouvons accueillir le règne de Dieu, c’est à dire consentir à ce qu’Il soit notre TOUT, notre alpha et notre omega, notre point de départ, et notre horizon.

Alors, mettons nos pas dans les siens, Lui qui est venu pour servir et non pour être servi.

Depuis le jour de notre baptême, nous sommes « prêtres, prophètes et rois ».

Rois à la manière du Christ, nous prenons soin des frères, et souvent des plus petits, des laissés pour compte, mais aussi nous participons à la vie de nos communautés, nous cherchons avec d’autres l’unité et la communion en assumant (intégrant) nos différences (parfois nos désaccords).

Ce style de royauté, à notre mesure, nous ne l’inventons pas.  Nous le recevons. Il deviendra le nôtre à force de regarder le Christ.

Contemplons-le. Souvent, Longuement. Demandons au Seigneur qu’il nous donne de servir comme lui. Laissons son image s’imprimer en nous et nous convertir.