Homélie du père René REY — Paroisse Saint-Jean aux portes d’Annecy

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Homélie du père René REY

Le père René Rey, passant le mois de juillet sur Annecy, vient très volontiers célébrer des Eucharisties sur la paroisse St-Jean d'Annecy.

22 juillet 2018                                                      Mc VI (30-34) 

 Dieu n’abandonne pas son peuple

¤  Dans le texte de Jérémie (A.T.), le peuple est versatile et même les pasteurs, qui devraient conduire le peuple, le dispersent. A travers son prophète, Dieu réagit : « Je rassemblerai moi-même mes brebis dispersées … je les ramènerai dans leur pays »

¤  Dans la lettre de Paul aux Ephésiens (N.T.) « Frères, dans le Christ, vous êtes devenus proches… Juifs et païens, il a fait de vous des hommes nouveaux en faisant la paix, il vous a réconciliés les uns avec les autres. »

¤  Dans l’Evangiles, Jésus dit à ses disciples : « Venez à l’écart, reposez-vous un peu … dans un endroit désert (lieu de la rencontre avec Dieu.) » Jésus voit la foule : « Il fut saisi de compassion envers eux parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. »

Depuis le premier appel de Dieu à Abraham, il y aura toujours dans le peuple juif et dans l’Eglise :          -  Le petit nombre des fidèles.
-  La masse du peuple que Dieu aime toujours et quand même !

Comment recevoir ces textes aujourd’hui ?

1)  Regardons avec les yeux bienveillants de Dieu le peuple d’aujourd’hui.
2)  Regardons avec la même bienveillance notre Eglise et notre place dans le monde.

1)  Nous avons vécu des moments forts de fraternité qui nous disent quelque chose de la présence de l’Esprit dans notre monde. Entre autres, le dimanche 15 juillet, la finale de la coupe du monde. J’ai trouvé beau ce moment de ferveur commune où cet évènement sportif a dépassé les différences de milieu, de races, de cultures, dans une unique joie commune et une fierté patriotique qui dépassait un simple ballon rond !  C’est la France de la fraternité ! Cette fraternité était pour moi le rappel (la célébration) de la fraternité vécue au jour le jour, à travers l’accueil, l’entr’aide … par bien des gens de nos quartiers, villes et villages, avec nos familles, nos voisins, les immigrés …Cette fraternité est un signe de l’Esprit de Dieu présent, vivant et agissant dans notre monde. Reconnaissons les traces de cet Esprit de Dieu présent dans notre monde.

2)  Regardons avec le même regard de bienveillance notre Eglise, nos communautés, notre place de croyant dans ce monde. Jésus invite ses proches à venir à l’écart, à se retirer pour prier le Père …  à retrouver chacun(e) notre place. Par notre baptême, nous sommes appelés à suivre le Christ dans notre manière de vivre, de témoigner dans la prière et nos célébrations, ensemble et en Eglise.

C’est une invitation pour nous, concrètement :                                                                                                         -  à savoir dire merci au Seigneur pour tout ce qu’il y a de bien, de beau, de bon, vécu dans notre monde (par exemple, ces moments de fraternité … le tour de France ou la fête du lac !)
-  que ceux qui nous voient vivre se sentent invités, avec nous, à suivre le Christ, car l’amour de Dieu s’adresse à tous les hommes, de tous les pays, races et cultures.

Et nous savons que ce n’est pas le ballon rond qui est le but de notre vie, mais c’est le Christ qui veut nous rassembler tous … Un jour viendra… ce jour viendra ! C’est ma foi (c’est notre foi) ! C’est mon espérance (notre espérance) ! Et cette messe est, pour nous, fraternité, … communion !

             Seigneur, tu nous aimes …

                              Tu ne nous laisses pas seuls …

                                               Nous te disons : « Merci ! »

   8 juillet 2018                                                             Mc VI (1-6)  

                                                                 L’Evangile nous rappelle que « Nul n’est prophète en son pays ! »

Nous savons que la pierre angulaire de notre foi, c’est Jésus. Nous savons que le fondement de l’Eglise, c’est Jésus ; Jésus reconnu dans sa double face :  Son humanité, le jésus de Nazareth, charpentier, fils de Marie.
                                         Jésus le Christ, l’envoyé du Père, le Fils de Dieu, le Ressuscité.

Dans l’Evangile que nous venons d’entendre, les Juifs habitués à voir l’homme Jésus, ont du mal à reconnaître dans ce même Jésus « l’envoyé du Père ». Ils étaient choqués à son sujet !

Pour nous de même, suivre Jésus, nous laisser transformer par Lui, est difficile. Nous avons du mal à identifier en ce Jésus : le Christ qui nous a sauvés ! En cela, nous ne sommes pas meilleurs que l’apôtre Pierre, lui qui déclare par trois fois son amour à Jésus (« Tu sais tout, tu sais bien que je t’aime ! ») Mais, auparavant, le même Pierre l’avait renié trois fois (« Je ne connais pas cet homme. ») Jésus a donc fondé son Eglise sur un homme dont il connaissait les faiblesses.

Et nous : Jésus ne nous demande pas de nous montrer comme des êtres exceptionnels, sans faille, toujours sûrs de nous et de ce que nous voulons. (Ça, c’est dans nos rêves !) Sachons reconnaître nos fragilités, les accepter, renouveler notre confiance au Christ et, s’il le faut, nous relever, continuer à suivre ce Christ qui nous accompagne sur notre chemin de vie et d’engagement. Voilà les bases solides d’une foi simple et pure à la suite du Ressuscité.

Cela se traduiten même temps dans mon attention, dans mon service du frère et dans mon intimité avec le Christ.

Mon attention, mon service du frère :

La lettre de Paul aux Corinthiens (2ème lecture) nous invite à toujours renouveler notre regard par rapport à chaque personne rencontrée … Un regard bienveillant, toujours renouvelé. Paul a compris que ce ne sont pas les beaux discours, ni les actions d’éclat qui révèlent dans sa vie la grandeur de Dieu ! Mais que le message du Christ sauveur passe à travers ses faiblesses… Paul est affligé d’un mal qui pourrait le dévaluer aux yeux des hommes et qui l’oblige à se considérer lui-même avec beaucoup d’humilité. Il ne se laisse pas griser par l’action … Dieu se fait reconnaître par ses faiblesses, dit-il !

Pour nous, pour moi, pour chacun, c’est une invitation à vivre de la vie même de Dieu, malgré mes faiblesses. Quel regard est-ce que je porte sur ma vie ? Un regard de bienveillance ? Me rappeler toujours que je suis aimé de Dieu.

Mon intimité avec le Christ :

Voir en Jésus le Fils de Dieu, c’est reconnaître en lui celui qui donne la Vie, qui m’ouvre à une vie nouvelle – Repensons à la fille de Jaïre, dimanche dernier : « Lève-toi ! » … Jésus qui ressuscite …

Cela, Jésus ne peut le faire contre notre volonté. Si nous ne voulons pas nous ouvrir à la nouveauté que Jésus nous apporte, et bien, Jésus est « empêché » !

« Là, Jésus ne pouvait accomplir aucun miracle. »

              « Jésus s’étonne de leur manque de foi. »

                                  « Jésus part ailleurs, dans d’autres villages. »

Aimer Dieu et aimer les autres !

« Dieu ne peut régner en nous sans nous, car Dieu est Amour, et l’amour ne peut être reçu que par l’amour. La vie n’a pas d’autre but que de faire grandir notre oui au Christ, à Dieu, qui fera grandir notre union à Dieu, au Christ » de Maurice Zundel.

Pour progresser dans cette connaissance de Jésus, je dois m’ouvrir toujours à la nouveauté qu’il m’apporte dans la lecture de l’Evangile, lu, écouté, médité. 
Pour progresser dans cette connaissance de Jésus, je dois être attentif aux autres rencontrés (famille, travail, activités), mon regard sur le monde, l’Eglise, nos communautés. Le regard toujours renouvelé !

Seigneur, ouvre mon cœur à l’émerveillement, que je vois ce qu’il y a de nouveau dans la vie du monde et des hommes rencontrés

Deux rencontres :

L’ACAT, jeudi 28 juin : présentation de plusieurs cas de personnes emprisonnées et torturées à cause de leur engagement pour la liberté, dans différents pays … chaque fois, après chaque témoignage, cette question : « Que pouvons-nous faire ? » Réponse : « Prier » – prière de demande…
Jeudi 5 juillet : rencontre avec l’ancien maire d’Abud en Palestine, et de son épouse – Youssef et Myriam NASSAD. Temps de prière autour de l’olivier de la Paix, partage. Une question posée à Youssef : « Que pouvez-vous faire, comment garder confiance en l’avenir ? » Réponse : « Prier »

Dans ce monde d’aujourd’hui si difficile, dans le contexte de la vie de nos Eglises, de nos communautés …que pouvons-nous faire ? Et si notre réponse était aussi celle-ci « Prions ! » … pour que Jésus ne soit pas empêché de nous rencontrer.

Au cours de cette Eucharistie, sachons accueillir, dans la prière, le Christ qui veut nous faire vivre de sa vie. Soyons en communion avec lui et avec nos frères, chaque jour là où nous vivons.

Ne mettons pas de freins au désir de Jésus de nous rencontrer !

Qu’il ne soit pas empêché !