dimanche de La Parole : 26 janvier 2025 — Paroisse Saint-Jean aux portes d’Annecy

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dimanche de La Parole : 26 janvier 2025

       Luc I (1-4) ; IV (14-21)

 

Avec le passage du livre de Néhémie, nous sommes dans un grand rassemblement liturgique. Imaginez, la bénite Fontaine, ou encore Notre Dame. Vous voyez la scène ?

On est en 450 avant Jésus Christ, le peuple est revenu d’exil, le temple a été reconstruit, la vie a repris, mais… les gens n’ont plus le moral, ils ont perdu l’espérance à cause de la grande épreuve traversée et la difficulté d’être au contact des païens, ils ont besoin d’être stimulés pour retrouver la foi et l’unité.

Quoi de mieux qu’un grand rassemblement pour les encourager et les fortifier ?

Alors le prêtre Esdras a préparé pour eux une sacrée célébration de la Parole.

Elle dure 6 heures (du lever du jour jusqu’à midi !). On a une succession de textes en hébreu, heureusement traduits au fur et à mesure en araméen, pour que tous comprennent dans leur langue.

Hommes, femmes, enfants, ne s’ennuient pas, ils chantent, ils acclament, on dit même qu’ils pleurent, ce qui montre qu’ils sont touchés, que la Parole provoque leur émotion, et qu’ils ne la répriment pas. C’est peut-être même un peu trop, mais il faut bien que ça s’exprime !

 

Autre scène liturgique dans le passage de l’Évangile de Luc :

 

Dans la synagogue, c’est le rassemblement du sabbat où Jésus participe comme et avec les autres. Il fait la lecture, puis il s’assoit pour donner un commentaire. Jusque-là, rien d’extraordinaire…Tous ont les yeux fixés sur Lui. Normal, il va parler…

« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

Imaginons : y’a un grand blanc à ce moment-là.

Le temps que tous réalisent ce qu’il vient de dire…

 

« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

 

Le passage d’Isaie, tout le monde le savait, annonçait le Messie. Ce devait être pour eux un libérateur, un roi qui allait renverser l’occupant, et faire régner la justice.

Pour ses auditeurs, Jésus est le fils du charpentier, un des leurs, leur voisin. Comment ose-t-il laisser entendre que le Messie, c’est Lui ? C’est tellement in-entendable pour eux qu’ils vont vouloir, dans les versets suivants, le mettre à mort.

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas accueilli la Parole de Jésus.

Car en plus d’être énoncée, la Parole doit aussi être accueillie, acceptée, et on peut ou non, la laisser agir.

En plus de l’entendre, il faut l’accueillir.

Ce n’est vraiment pas la même chose.

 

Bon, ça c’est le contexte et l’histoire.

Et pour nous ? et pour moi ?

 

« L ‘Esprit de Dieu est sur moi »

Ce que Jésus lit à haute voix dans la synagogue nous pouvons l’entendre nous aussi dans notre contexte. C’est dans le Livre, et ça vient jusqu’à nous lorsqu’une voix le prononce, ou lorsque nos yeux le déchiffrent.

Les paroles dans la Bible s’adressent à nous.

Elles nous éveillent, nous éclairent.

Comme vous, je fais l’expérience d’être touchée, accrochée par une phrase de l’Évangile, ou d’une lecture pendant une prière, ou à la messe.

C’est un moment où la Parole toque à la porte de mon cœur, de mon esprit, alors je me sens mise en route, interpelée, rejointe.

Dans ces moments, la Parole est bien autre chose, bien plus qu’un ensemble de mots, elle est comme un geste du Seigneur qui veut me dire quelque chose, qui veut m’attirer à Lui.

Quelque chose se passe, survient, qui me remue. La Parole ne glisse pas sur moi comme la pluie sur les plumes d’un canard, elle pénètre à l’intérieur, elle agit. Elle espère ma réponse.

A moi de m’y disposer. C’est à dire de m’approcher de la Parole, comme je m’approche du Seigneur dans la prière, comme je m’approche du frère quand il a besoin de ma proximité.

Comme je m’approche du pain eucharistique à la communion, avec désir et attente, avec faim et soif de Lui.

Cette attitude, en fait, je ne me la donne pas à moi-même, j’ai à la demander, puis à la recevoir, elle est don de Dieu.

 

Silence

 

« L’Esprit de Dieu est sur moi »

 

La deuxième partie du passage de Luc ce matin (soir), au chapitre 4, vient après le baptême de Jésus, et les tentations au désert. Le commencement de la vie publique de Jésus est commencement sous le signe de l’Esprit Saint.

 Au baptême, comme une colombe qui le désigne, puis force qui le pousse au désert, et maintenant, au verset 14, « puissance de l’Esprit avec lui ».

(lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit revint en Galilée…)

L’Esprit nommé par Isaïe, L’Esprit avec lequel Jésus inaugure sa mission, ce même Esprit nous est donné encore aujourd’hui. Il est vraiment « en nous ».

C’est Lui qui nous pousse à la louange, qui nous attire vers le silence, et souvent vers le partage et le don de soi… C’est aussi Lui qui rend meuble notre terre pour accueillir la Parole et préparer notre réponse.

Alors invitons-le, ouvrons la porte à l’Esprit Saint : La Parole, le Christ, germera et grandira en nous, alors nous deviendrons de plus en plus des vivants !

Et c’est déjà pour aujourd’hui.