Dimanche 17 mars 2024, 5ième dimanche de Carême, 
3° scrutin pour Matthias et Manon.

« Hep, s’il vous plaît, où est-ce que nous pouvons le trouver ? »  

Vouloir voir celui dont on a entendu parler en bien fait envie, mais on se heurte souvent  à la question  : « Où et comment le voir;  qui peut nous conduire à lui ? Comment aller le voir sans être vu soi-même au risque du regard des autres ? C’est réaliste comme question. 
Cette question est vieille comme l’évangile lorsque quelques grecs en pèlerinage au temple vont vers  un dénommé Philippe manifestement d’origine grec, en lui disant  : « Nous voudrions voir Jésus. »
L’évangile parle bien de 12 apôtres qui ont suivi Jésus, après avoir quitté leurs enracinements, et aussi de quelques femmes, d’une poignée de disciples, tous l’ont suivi et écouté sans forcément tout comprendre du chemin qu’il propose ! 
Dans notre monde déchristianisé cette question ressurgit. Certains de nos contemporains ont comblé le temps du confinement, en surfant sur internet. Ils ont découvert un visage de ce Jésus et  ils ont voulu en savoir davantage. Un jeune baptisé m’expliquait que c’était une émission de télévision qui l’avait rendu curieux du christianisme et qu’il a voulu en savoir plus.  Et le nombre de catéchumènes de 15/25 ans fait un bond en avant ! Entre 2022 et 2023, il avait bondi de 34 % et représentait 1/3 des 5 463 adultes baptisés lors de la Vigile pascale. Cette année ne démentira cet élan et l’amplifiera. 
D’où vient le déploiement  de cet appel « Nous voulons voir Jésus » ?
Sommes-nous capables d’entendre ceux qui viennent d’ailleurs, disant: « Nous voudrions le voir, Jésus.»?  Plus largement sommes-nous capables d’entendre ceux viennent d’ailleurs, d’une autre culture, avec une autre histoire, et qui cherchent, sans toujours pouvoir exprimer leurs attentes avec des mots ? Pour cela il nous est important de se penser comme citoyen du monde, non pas homme d’une cité établie, village, région, pays... mais de se présenter « du monde », d’être connecté par un vrai rapport à soi-même, au monde, aux autres, à tous les autres des cités particulières. Et bien sûr il est important de se penser en chercheurs de Dieu et non « sachant Dieu » même si on est capable de réciter le Credo par cœur !
Nous sommes le petit nombre, (nous les chrétiens) 2% de pratiquants, ce qui désespère certains alors que nous devrions être préoccupés favorablement par les 98% autres qui tout autour de nous aujourd’hui cherchent et espèrent !
Je pense à vous, les futurs mariés avec qui nous partageons les week-ends PHM.
Que venez-vous chercher ?
Je pense bien sûr à vous deux, Manon et Mathias, catéchumènes qui bientôt vivrez votre baptême.
Je devine qui vous êtes venus chercher ! 
Je pense à vous, jeunes, qui du haut de vos 10 ans revendiquer une place à la table eucharistique !
Je pense encore à vous les meurtris de l’exclusion, des déserts du cœur, de l’enfer du désespoir. 
Je pense à vous qui aviez cru avec passion aux promesses de Vatican II, et qui peinent dans les replis douloureux identitaires de notre Eglise...  
Je pense à vous tous, juste curieux, qui voulez vous rendre compte par vous-mêmes, ballottés par les  philosophies à la mode et les promesses faciles du consumérisme !
Vous tous, vous nous dites à votre manière : « Nous voulons voir ... Jésus, ou autres choses que ce que nous offre la surface de la société ! » 
Et que leur répondons-nous ? Depuis notre cité, notre paroisse que leur répondons-nous ? 
J’aime cet éclairage du pape François : « Nous courons le risque de nous fermer sur nous même dans une bergerie, où il n’y aura pas l’odeur des brebis, mais la mauvaise odeur du renfermé ! (…) Nous perdons l’élan missionnaire qui pousse à aller vers les autres (…) Pour Dieu, personne n’est définitivement perdu, il nous cherche jusqu’au dernier moment, pensez au bon larron !» Non de non !  F Thierry Mollard osfs

Nous voulons voir Jésus  
Seule la rencontre avec Jésus pourra donner son vrai sens à votre vie : 
«Tu nous as faits pour toi, Seigneur, 
et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en toi», 
Ne vous laissez pas détourner de cette quête.
Persévérez, car ce qui est en jeu, 
c’est la pleine réalisation de vous-même et votre joie.