Dimanche 10 mars 2024, 4ième dimanche de Carême,
2° scrutin pour Matthias et Manon.
Carême et la fin d’un voyage !
Si je vais voir celui qui est parti en voyage, assurément, je ne le rencontrerais pas et ne pourrais vivre de son souffle ! Ce qui est réalité terrestre peut s’avérer différente dans l’univers spirituel.
Sensible au voyageur, je ne peux que l’admirer quand je le vois se risquer dans la visite fraternelle, celle dont on ne revient pas indemne. En conséquence la rencontre fraternelle consiste à marcher avec l’autre, aller s’asseoir à la table de l’hôte et ne pas rester bouche bée devant le voyageur parti voyager !
Me revient à la mémoire ces parents qui n’ont pas permis, à leur ado, un voyage découverte en Afrique, sous prétexte ‘charitable’ qu’il ne sert à rien d’aller voir ailleurs, il suffit d’assister ceux qui sont ici !
Aujourd’hui le voyage est mis à mal, il devient de plus en plus difficile à entreprendre au moment où il devient de plus en plus nécessaire ! Les voyages qui devenaient plus fréquents, plus lointain, plus rapides, accusent le coup avec la crise du coronavirus. Aujourd’hui la perspective se développe l’assignation à résidence, « la vie c’est ici » cadenassée par l'impact carbone d'un vol en avion, rendant complice du désastre écologique.
Cette interrogation et remise en cause du voyage, ne doivent pourtant pas signer la fin du voyage. Le goût du voyage nous vient du mouvement originel de l’homme, lorsque l’homme, homo erectus, a pu tenir debout et se déplacer et migrer. La marque de ce voyage premier et de tout voyage n’occulte pas le voyage intérieur. C’est là que peut éclore le désir de sortir de l’acquis, du modèle unique. Ce qui fait dire que si je vais voir celui qui est parti en voyage, assurément, je le rencontrerais bel et bien, peut-être même avec la chance de voyager avec lui.
C’est là que l’on se laisse à nouveau interroger :« à quoi bon se gêner pour l’autre ? » En ce voyage qui ne se limite pas en un arpentage de la terre mais une topographie intérieure, pointe l’effort de relire nos gestes et nos paroles, de les travailler à la radicalité de l’Évangile pour renouveler notre être au monde.
« Le Carême est un voyage qui implique toute notre vie, tout notre être”, souligne le pape François. Il nous parle par le prophète Joël, qui pointe la direction à suivre : « Revenez à moi de tout votre cœur » (Jl 2, 12). Ainsi, « le Carême est un voyage de retour à Dieu, » « un voyage qui nous offre de « vérifier les chemins que nous sommes en train de parcourir », ceci afin de retrouver « la voie qui nous ramène à la maison, pour redécouvrir le lien fondamental avec Dieu ».
Pas après pas, nous approchons de la fête de Jérusalem... Les derniers mètres qui nous restent à parcourir s’inscrivent eux aussi pas à pas, dans la Grande Semaine : la Semaine Sainte ! Semaine de Passion qui nous prépare au grand Passage !
Lundi, ouvrira nos yeux vers les frères et les sœurs et vers celles et ceux du monde proche et plus lointain ! Ce sera prière sur le monde (lundi 25 mars Talloires 20h)
Mardi, distillera le baume pour l’année, lors de la messe chrismale, (26 mars à Saint Jorioz 18h30)
Mercredi, retournera notre cœur vers la miséricorde de Dieu, l’amour infini de Jésus. (27 mars Talloires 20h) Jeudi : « A table les enfants ! » le temps de faire la pause dans nos préoccupations, le temps de nous intéresser à nos racines, le temps de faire des forces pour les derniers pas redoutables de la semaine ! (Cène du Seigneur Jendi 28 mars Talloires 20h)
Vendredi et Samedi. Après le repas, se remettre en chemin pour la dernière montée, difficile et qui fait mal. Le moment où tu mesures ta passion, jusqu’à ne plus pouvoir marcher et même jusqu’au trou noir, celui du soir du Vendredi saint et du Samedi. (Ven 29 mars, Chemin de Croix à St Germain, 15h et Célébration de la Croix à Talloires 20h)
Samedi lorsque tombe la nuit la lumière jaillit, la vie est en expansion, l’eau, la foi, la parole, en une longue veillée pascale ! (Samedi 30 mars Talloires 21h)
Et dimanche ? Ah dimanche ! C’est le septième jour quand Dieu s’écrit en éternité et s’écrie : « Tout est très bon ! » (Dim 31 mars, Pâques, Alex, 10h30) F. Thierry Mollard, osfs
Assignés à la lumière
Ô Vous qui avez cru! Craignez Allah et croyez en Son messager
pour qu'Il vous accorde deux parts de Sa miséricorde,
et qu'Il vous assigne une lumière à l'aide de laquelle vous marcherez,
et qu'Il vous pardonne, car Allah est Pardonneur et Très Miséricordieux. [Coran Al-Hadid: 28]
« Parleroc » : Nous en sommes au N°6, prochaine parution 20 mars !
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