Dimanche 3 décembre 2023 – Premier dimanche de l’Avent
Au boulot !
F Thierry Mollard osfs
« La paroisse est un espace pour que la rencontre avec Jésus-Christ advienne. » Cette citation est décalquée depuis la lettre pastorale de notre évêque. Et au lendemain de la visite pastorale, dans le souffle de la confirmation de Léo-Paul, Pia, Chloé, nous sommes au temps où il faut travailler... Travailler la Parole et nous laisser travailler par elle et là nous avons du pain sur la planche ! C’est dire que nous avons en perspective bien des tâches à accomplir mais que nous avons aussi assez de réserves pour affronter l’avenir.
Hier le moindre village était doté de trois visages complémentaires ou parfois rivaux : le maître de l’école, le curé et le maire : en chacun de ces lieux une cloche et une figure incontournable.
Aujourd’hui ce schéma ne fonctionne plus, en tout cas plus comme autrefois. L’école est questionnée, le maire est menacé, le ‘père...’ n’avance plus en terrain conquis ! Certains disent : « rien de va plus ! »
D’autres, plus optimistes, font remarquer que l’écoute prend plus ou moins de place à l’école et dans la vie en société aspirant à plus de démocratie.
En Eglise, savons-nous accueillir ? Sans un accueil décisif nous ne pourrons guère nous parler ou parler aux autres et parler avec le Tout-Autre.
Nous ne sommes que si peu organisés pour échanger, écouter et parler. Le défi de cette parole est devant nous et ne peut se contenter de 55’ chrono de messe hebdomadaire ! Et quand on parle en Eglise, on parle souvent comme un livre. L’ambon ne se partage pas avec une personne laïque et n’admet que le masculin. Le dogme retentit comme un absolu inexplicable. Les « rubriques » qui écrivent les lois en rouge (rubricus « rouge ) font tourner en rond les peureux, comme un poisson rouge dans son bocal, et ne manquent pas d’exciter les tradi de tous poils.
« Quelqu'un qui parle comme un livre est extrêmement ennuyeux à écouter parfois, cependant, parler ainsi peut être utile, car, chose curieuse, un livre a ceci de particulier qu'il peut être interprété comme on veut. »
Cette réflexion de Søren Kierkegaard, nous interpelle : il s’agit de lier livre et parole. Alors la parole peut être annoncée par une voix autorisée mais aussi par les voix plurielles des baptisés. La parole est donnée pour être écoutée et interprétée dans les voix multiples de l’échange.
Franchement il y a du pain sur la planche : à la fois moultes tâches à accomplir, mais aussi avec nos réserves de quoi affronter l’avenir.
Cela me rappelle une première histoire d’évêque. Il s’agissait de Mgr Camus qui croyait pouvoir se dispenser de confesser. François de Sales l'en reprit et aussitôt son confessionnal fut assiégé de pénitents. " Vraiment, finit-il par écrire à son ami François de Sales, en voulant faire de moi un confesseur, vous avez fait un martyr, je n'y tiens plus."
"Hé mon ami, avez-vous vu, les vendangeurs ou les moissonneurs se plaindre de l'excès de la vendange ou de la moisson ? (...) Je vois bien pourtant que vous voulez que je vous plaigne et que je souffle sur votre mal. Eh bien ! soit ! (IX 16)
Cela me rappelle une autre histoire d’évêque, infiniment plus récente. Qu’avons-nous entendu avec insistance ce dimanche 26 novembre ? Une exhortation : « Au boulot ! » ... les jeunes qui recevez la confirmation. Et « Au boulot ! » les baptisés de tous âges : laissez parler la parole ! Et encore « Au boulot ! » : hommes et femmes de la fraternité, racontez l’évangile, cela vaut mieux que les avalanches de ‘il faut que !’ ou de banalités distillées ici et là.
Offrez-vous du silence pour laisser prendre la parole, en écoute et en échanges bienveillants.
« Au boulot », certes avec exigences mais surtout avec appétit de l’amour !
« C'est un abus de croire pouvoir arriver à un point de perfection de n'avoir plus rien à faire ... bref, nous sommes au temps qu'il faut travailler. » (SFS.IX-16)
Une rencontre... Une chance... Dimanche 10 décembre
Geoffroy Mollard .... une des voix qui crie dans le désert : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Et si en ce temps de l’Avent cette voix venue de Lisbonne clamait : « Voici qu’il vient ! » Voici qu’il vient le Bien aimé de Dieu ! Voici qu’il vient le Prince de la paix
Le dimanche 10 décembre Geoffroy témoignera de ce moment fort de Lisbonne, comme vous n’en avez jamais entendu parler : il nous en partagera en direct un souffle ! Rendez-vous dim. 10 décembre Alex 9h30-10h15 - suivie de la messe TEO
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