Dimanche 10 septembre 2023 - 23e dimanche du Temps de l’Eglise
Guetteurs des oiseaux et des hommes.
 Dans la nature une bête mange l’autre : ce qui a fait naître les guetteurs, autant pour veiller à une proie que pour se défendre d’un prédateur ! Les guetteurs donnent l’alarme, ils concentrent leurs énergies pour prendre sans être pris ! Le guetteur reste en éveil.
Dans la monde où il se peut aussi qu’un homme soit un loup pour l’homme, apparaissent des lanceurs d’alerte pour dénoncer les dérives ou abus de toutes sortes dans notre société comme dans l’Eglise. Ils agissent au nom du primat de la vie, de son respect, de la dignité de la personne humaine, notamment du plus fragile.
C’est une exigence vieille comme le monde, en témoigne, au VI° siècle avant Jésus-Christ, Ezéchiel (33,7) : « Fils d’homme, je fais de toi un guetteur pour la maison d’Israël. »
Aujourd’hui nous parlons plus facilement de lanceurs d’alerte ?
Qui est lanceur d’alerte ? Celui qui dans la société révèle ou met en lumière des comportements illicites ou dangereux qui menacent l'homme, son environnement, le bien commun.
Le guetteur ou lanceur d’alerte agit de façon altruiste, il n’est pas un espion à la solde d’une organisation et d’une manière plus large dénonce les fake-news et thèses complotistes.
Soupçonner le guetteur d’être une taupe infiltrée à fin de nuire, c’est méconnaître son rôle d’individu désintéressée et de bonne foi, visant crime et délit, violation grave et manifeste qui asservissent le monde.
Le guetteur ou lanceur d’alerte se distingue d’un alarmiste qui se pavane sur les réseaux sociaux pour attirer la lumière sur lui ! Il jette, au contraire, une lumière sur les causes, les dérives !
Il n’est ni délateur, ni traître, mais tente de prendre en compte l’intérêt public qui motive son action.
Et enfin le guetteur ne serait-il pas porteur d’espérance.
Le Seigneur dit ( ): « Jérémie, qu’est–ce que tu vois ? » J’ai répondu : « Je vois une branche d’amandier, l’arbre qui veille. » Le Seigneur m’a dit : « Tu as bien vu. En effet, je veille à réaliser ce que j’ai dit. »
Le guetteur ne se plaint pas devant la gêne occasionnée par des changements. Il se réjouit de la nouveauté, des petits pas qui font avancer nos communautés, des germes qui sont promesses. Il voit les bourgeons d’une floraison à venir. Ainsi, réjouissons-nous des initiatives qui sont prises ici ou là, sans dresser le paravent sécuritaire du « non » : non ça ne marchera jamais ! Non, à quoi bon ? Soyons constructifs sans baisser les bras d’emblée : exit les pessimistes, les défaitistes et les «mauvaises langues » !
Le guetteur est à même de faire preuve d’écoute et de bienveillance envers les autres, de miser sur des intuitions. Il ne craint pas de se faire créatif, tout en faisant preuve d’une certaine autonomie à travers le travail d’équipe.
Que le guetteur contemple ce qui est beau, ce qui est bien. Qu’il loue le Créateur pour les merveilles de sa création et travaille à la gestion de la « maison commune ». F Thierry MOLLARD, Osfs
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