Dimanche 3 septembre 2023 - 22e dimanche du Temps de l’Eglise

L’été tire sa révérence : deux mois de séduction ! 

Juillet a tenu sa promesse d’ensoleillement, août a été plus capricieux entre fraîcheur et canicule. Néanmoins la séduction a fonctionné à plein, à travers la nature et les loisirs verts, le reblochon, le tour de France, les lacs de Savoie, la fête du lac, les montagnes. Quelques rassemblements ont distillé leur propre séduction : haltes spirituelles à Saint Germain, 15 août à Ramponnet et engagement religieux de Cyprien Messié, samedi 26 à Veyrier du Lac...
Après une accalmie au plus chaud de l’été, les mariages reprennent ! Et bien sûr c’est encore de séduction qu’il est question ! Maquillage, ongles, coiffure, robe... voilà le carré privé de la mariée ! Tout est fait pour séduire, à la sortie de ce carré pour apparaître au « grand jour »... du mariage ! 
Certains vont trouver que j’exagère en enfilant ces perles de... séduction. 
Car, enfin, le mot latin signifie « tirer à l’écart, conduire ailleurs » : halte au détournement ! Arrière Satan qui se met en travers du chemin ! Satan est lâché : on risque de dresser un bouquet hideux, péchés, mensonges, orgueil, tromperie. La sentence définitive tombe alors : ce n’est pas l’Evangile de Jésus. Nous n’envisagerions alors qu’un monde mauvais et perfide, préférant voir le mal et le malin partout, plutôt que de chercher « l’incognito » qui se cache et se révèle dans l’homme Jésus. 
Le monde - notre monde - n’est pas faiblesse car la puissance de Dieu interpelle la puissance de la violence.(point) Comme dit F. de Sales : "La raison naturelle est un bon arbre que Dieu a planté en nous et les fruits qui en proviennent ne peuvent être que bons." SFS V,237 Séduisant, non ? 
La séduction dans la Bible est envisagée dès l’origine, et ça vous brûle les doigts, on veut s’en débarrasser comme d’une patate chaude.  Ainsi, après le fruit volé dans l’arbre, nos « ancêtres » sont dans la honte qui trouble les regards. L’homme rejette sur la femme le fait d’avoir consommé du fruit défendu, la femme à son tour le rejette sur le serpent, le séducteur ! Fatale séduction !  
Mais nous oublions qu’avant cet épisode, Adam et Eve ont été dans la séduction, lorsque l’Eternel forma la femme à côté de lui. Ce qui lui fit dire : « Voici l’os de mes os et la chair de ma chair ; celle–ci sera appelée femme (Isha), parce qu’elle a été prise de l’homme (Ish). » L’homme manifeste ainsi pour la première fois une joie et une exaltation qu’il ne pouvait pas avoir auparavant parce qu’il lui manquait un être semblable à lui. Oui il est séduit !
De surcroît la Bible ne rejette pas toute séduction. 
Sûrement parce que séduire c’est apprendre à plaire, c’est se rendre agréable à l’autre, c’est accepter de s’ouvrir à une relation malgré tous les dérapages possibles. 
« Tu m’as séduit, Seigneur, et je me suis laissé séduire (Jr 20, 7), soupire le prophète. C’est-à-dire « Le Seigneur m’a séduit, Il s’est ouvert à moi, et en réponse, j’ai acquiescé, je me suis laissé toucher, je me suis laissé séduire. »
Séduire ne consiste pas à voler les cœurs mais bien à gagner les cœurs en demandant le consentement.  F. Thierry Mollard, osfs