Dimanche 30 avril 2023 
quatrième dimanche de Pâques
Être suivi plutôt que suivant ?

Pâques est derrière nous ! Enfin pas tout à fait, certains en sont encore aux vacances de Pâques ! Oups, pardon, aux vacances de printemps. Effectivement depuis 50 ans on ne dit plus vacances de Pâques car de fait elles ne tombent pas forcément à Pâques ! 
Pâques est derrière nous ! Enfin pas tout à fait dis-je. 
Cela passe inaperçu, mais nous voici rendu non pas au 3e dimanche après Pâques mais au 4e dimanche de Pâques ! Car chaque dimanche pour le chrétien est jour de Pâques, jour de passage où il se dit heureux d’être invité au repas des noces de l’Agneau ! Kesako ? 
Littéralement « le repas de l’Agneau », selon une formule empruntée au livre de l’apocalypse. Ce n’est donc pas une recette du Marmiton.com ! Alors on rajoute « noces » ! Il s’agit simplement du repas du Seigneur, une mise en Cène ! 
Surgit un doute : le Seigneur Jésus est-il l’agneau ou le berger ? Le suivant ou le suivi ? 
Si je scrute la liste interminable de noms de Jésus dans les écrits -et elle est interminable- je le vois chemin, vie, vérité, porte, pain, alpha, oméga, Emmanuel, cep, et à la fois agneau et berger.
Vous dites berger, bergère ? Cela résonne bien à nos oreilles : il y a là, un côté écolo-bucolique ! Mais aussi le combat avec les loups. Et ici à Menthon on pense naturellement aux brebis de Savoie, les "Thônes & Marthod", race à la toison blanche, tachée de noir au museau, yeux et oreilles : les brebis de la ferme des Petits Pieds !
Sinon une chose est certaine.
Si Jésus est le pasteur, le berger, cela nous rend « suivants » moutons... ou chèvres ! Et non, décidément, nous n’aimons pas être comparés à un animal qui broute, qui bêle et qui suit bêtement les autres. Nous sommes fiers de notre savoir, de notre individualité, de notre autonomie qui nous rend différent des autres. 
Pas question donc de suivre aveuglément, sans possibilité de choisir, avec pour seule raison l’obligation d’obéir. Notre liberté, c’est ce que nous avons de plus précieux ? Et il est d’autant plus pénible pour notre ego de nous reconnaître comme une brebis perdue, une brebis blessée, ou une brebis galeuse. Pourtant, aux heures incertaines du doute, du risque, de l’insécurité, chacun accepte ou réclame d’être guidé, soigné, accueilli. Et si nous ne voulons pas que l’on nous prenne en pitié, nous désirons pourtant accueil, écoute, solidarité, générosité.
Une autre chose est certaine. 
Il n’est pas simple d’être berger, d’être pasteur au service de tous. Le pasteur se doit d’être ouvert. Se faire tout à tous, tout en tenant à son autonomie et à sa libre détermination. Il ne peut être pasteur sans appartenir à un groupe, une famille, à une communion fraternelle. Comment alors est-il d’une famille, tout en jouissant en même temps d’un nécessaire recul, qui le met « à part » ? Comment peut-il dire « je » en portant une parole personnelle tout en tenant le « nous » du discours communautaire ? Chaque choix, chaque option ou parole appelle l’option inverse, tramant ainsi un chemin aussi ambitieux qu’humble. Qu’il est difficile de marcher et désirer être et solidaire, et solitaire.
Et tout pasteur, parce qu’il devient homme du chemin, est exposé aux vents contraires. Faire ce qu’il dit, et dire ce qu’il fait ! De plus il subit, naturellement, les usures de la vie collective au point de n’être pas vraiment celui à la convenance de tous. Il advient que l’on exige volontiers un pasteur idéal, non plus ce qu’il est, mais ce qu’il « devrait être » : on le veut parfait vertueux, évangélique, voire même angélique, mais de surcroît on s’attend aussi à trouver en lui expertise en tous domaines : animation, gestion des conflits, intendance, psychologie, bricolage, etc. 
Soyons réalistes, dit F de Sales : 
« Quoi que nous fassions, le monde nous fera toujours la guerre : (…) il épiera tous nos mouvements, et pour une seule petite parole de colère, il protestera que vous êtes insupportables ; (….) il dira que votre douceur n’est que niaiserie »  (IVD Chapitre 1) C’est ainsi que les doux sont traités de faibles et que les forts sont jugés arrogants. F. Thierry Mollard osfs 
 

Anecdote ? 

Je voudrais évoquer un dimanche ordinaire, quand j’arrive à l’église pour la célébration dominicale. Et là je suis surpris par la visite de Loïc. C’est un ami prêtre : nous avons eu l’occasion d’être ensemble au service de l’Eglise alors qu’il avançait dans sa formation, il était en stage à la cathédrale de Vienne. Je n’avais pas omis de le présenter à l’assemblée en rajoutant, avec un petit sourire, ce petit codicille : « Voici Loïc, vicaire général du diocèse de Grenoble-Vienne, vous en entendrez parler quand il sera évêque ! » Eh bien, justement, Loïc Lagadec (photo dynamique ci-contre) sera ordonné évêque à Lyon ce dimanche 30 avril pour être auxiliaire de Mgr Olivier de Germay, archevêque de Lyon. Il devient, à 48 ans, le plus jeune évêque de France. Des forces vives trempées à l’Evangile ! Prions pour lui, prions avec lui. 
 

« Conseil pastoral de paroisse »
 

Cela concerne la paroisse, on pourrait dire « la famille de Dieu, la maison fraternelle qui n’a qu’un cœur», un des lieux communautaires de la vie chrétienne. 
« La paroisse offre un exemple remarquable de vie communautaire car elle rassemble dans l’unité toutes les diversités qui se trouvent en elle… » (Jean-Paul II, texte sur l’Apostolat des laïcs).
Nous parlons de synodalité : avec le Conseil pastoral paroissial se dessine un lieu où les laïcs travaillent en étroite union les uns avec les autres, avec les prêtres, les responsables des services, et apportent à la communauté leurs propres questionnements, ceux du monde et les interrogations qui concernent le salut des hommes, pour les examiner et les résoudre en tenant compte de l’avis de tous.
Petit calendrier : 
1 Durant ce mois de mai les consultations iront bon train pour constituer un Conseil paroissial constitué de chrétiens de la paroisse (20 à 35 membres laïcs). Certains parmi vous seront donc contactés et sollicités. 
2 La première rencontre de présentation et de mise en route aura lieu le samedi 24 juin à l’Ermitage Saint Germain (9h-12h).