Dimanche 9 avril 2023 Pâques
Le cri aussi soudain, d’une folle confiance
L’énigme du soir : à le voir allonger là, notre cœur s’émeut : « Il dort ! » « Non il est mort ? » Tout se joue à une lettre près, presque rien !
Puis au matin l’énigme enfle, « Il n’est plus là ! » Stupeur ! Il est parti ! » « Non on l’a emmené, enlevé ? Silence ! Tout se joue sur une absence ! Presque rien : un vide !
Mais quand le vide se fait sentir nous n’avons de cesse que de penser à tout ce dont nous avons bénéficié, hier, et qui nous manque ! Nous n’avons de cesse que de combler, chercher une présence ! Tous nos sens sont en éveil, ils ouvrent l’horizon et nous font visiter chaque recoin de nous-même.
Ce qui était connu, établi, expérimenté tout cela est bouleversé. Renversé. L’habitude devient nouveauté, le silence crie, la peur nous agite, le mouvement se fait chemin !
L’absent du samedi nous a fait éprouver le silence de Dieu, le samedi saint fut bien ce jour où l’Eglise nous invite à ne rien faire. Ne laisse-t-on pas la pâte reposer avant de l’enfourner pour bientôt gouter à la meilleure odeur, celle du pain ! Ainsi le samedi : on laisse juste Dieu agir.
Alors le silence devient, sans s’en rendre compte, ce qu’il y a de mieux, de plus beau, de plus précieux pour que retentisse le cri de Pâques. Sur les lèvres qui s’animent se dessine un cri, le « kérygme, » : Jésus qui est mort pour nous est ressuscité, il est vivant ! Ce cri aussi soudain, dans une folle confiance, immédiate et joyeuse devient, affirmation, proclamation à voix haute qui inscrit le contenu essentiel de la foi en Jésus-Christ !
Ce cri de Pâques mystérieux et authentique s’offre dans notre vie, dans nos communautés, avec les autres, jusqu’au cœur de notre humanité, jusqu’au bout du monde !
Oui ce cri de Pâques change tout, en ouvrant notre regard, comme il a ouvert les yeux des disciples. L’espace vide du tombeau recèle une espérance, dessine des pas redevenus visibles pour qui la vie est plus forte que la mort ! Il nous reste à nous lever avec Lui. A crier encore Alléluia.
Car Il nous précède sur les chemins de la Galilée nouvelle : notre monde ! P. Thierry Mollard osfs
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