Dimanche 5 mars 2023
2ième dimanche de Carême
Le Dieu qui serait absent du monde.
« Hé mon ami, prends ta part des souffrances liées à l’annonce de l’Évangile ! »
Ce genre de proposition n’est guère engageante ! Surtout quand l’Evangile n’a pas vraiment droit de cité, dans une société laïque, même si quelques prophètes s’aventurent à le lancer à contre-courant de l’esprit du monde.
Par ailleurs, le Livre est souvent relégué au fond d’une bibliothèque ou réservé à l’église, là on se contente de lui faire prendre l’air quelques minutes par dimanche !
Faut-il donner raison à ceux qui disent que Dieu serait-il absent du monde ? Comme rendu invisible, devrions-nous nous contenter de traces et d’empreintes, vestiges d’un passé lointain oublié ? Par la bible il nous a été donné de ne pas prononcer le nom de Dieu ; nous l’appelons Père et nous lui disons : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ! » Comme si nous savions comment ça se passe au ciel !
Qu’elle soit faite, ta volonté, sur la terre comme au ciel ! Tiens, nous utilisons la forme passive ! On sait que, dans la bible, la voix passive indique toujours la présence invisible de Dieu. On ne le nomme pas, par respect. Certes la prière concerne le religieux, cependant son enjeu engage une réalisation qui appelle la volonté de Dieu et la nôtre, pour une effectuation spirituelle, sociale, politique écologique ... Le fort lien entre ciel et terre, ouvre une brèche dans la limite fictive du sacré et du profane !
La part des souffrances liées à l’annonce de l’Évangile s’enracine dans l’expérience libératrice de l’Évangile.
« Il n’y a que deux absolus : Dieu et la faim » nous dit le théologien Gustavo Gutiérrez
La faim court les rues ! Et nous, nous courrons les rues quand on a faim ou simplement que l’on a peur de manquer ! Notre traversée du monde oscille entre abondance et faim dévorante de richesses pour les uns et absence pour les autres, privés de nourriture.
L’Evangile ne clame pas simplement un festin pour demain, mais il réclame un peu de pain pour les affamés : voilà l’action sainte, par nos mains saintes, qui devient source d’une joie incomparable.
Pourquoi les chrétiens vont à la messe ? Pour approcher le Christ, se lier à Lui, se laisser toucher par Lui. Les amins ouvertes, poésie de la vie dans sa diversité, à chaque communion entretiennent le partage de la parole et du Pain ; les deux se reçoivent de Celui qui nous les offre, les deux se donnent sur une même table, pour être goutés, dévorés, ruminés.
A cette table que jamais nous puissions penser ne pas être à la hauteur.
A cette table si je viens à manquer parce que mon envie m’entraine ailleurs, que je pense au moins à celle ou celui à qui je vais manquer car ma place reste vide ! N’est-ce pas là le sens le plus radical de l’Eucharistie ?
P. Thierry Mollard, osfs
Mais que s’est-il donc passé dimanche dernier à Menthon ?
A la sortie de l’église les visages étaient rayonnants. Les gens n’avaient pas de face de Carême ! Le pape François l’a dit : « Nous pouvons dire qu’il existe des chrétiens chauves-souris qui préfèrent l’ombre à la lumière de la présence du Seigneur ! Leur vie ressemble à un enterrement continuel. Ils préfèrent la tristesse à la joie. Ils s’orientent mieux, non pas dans la lumière de la joie, mais dans l’ombre, comme ces animaux qui ne réussissent à sortir que la nuit, mais pas à la lumière du jour, ils ne voient rien. Comme les chauves-souris ! » Ce n’est pas ici que simple clause de style mais une offensive contre le poids exagéré conféré au péché : finissons-en avec le rigorisme et l’intransigeance ?
Les scrutins approchent !
Ne dites pas pour qui nous allons voter ! Non les scrutins, se sont trois rites pénitentiels, comme trois marches vers le baptême de nos catéchumènes. Il s’agit donc littéralement de scruter la lumière : discerner entre ombres et lumière, découvrir ce qui est caché.
La célébration de l’appel décisif, présidé par l’évêque, a ouvert, dimanche 26 février, pour Josselin, Louise, Stacie, Thomas, nos catéchumènes, un temps de retraite spirituelle et de conversion. Nous voilà tous engagés sur ce chemin durant le temps du Carême. Tous nous sommes appelés à ce temps de grâce !
À la Veillée pascale, les catéchumènes recevront le baptême et chacun de l’assemblée renouvellera la profession de foi baptismale.
Samedi prochain aura lieu le premier scrutin : au cours de la messe de 18h30 à Veyrier. L’Eglise offrira aux futurs baptisés le premier rite pénitentiel. Comme avec la Samaritaine, recevons l’eau vive que nos donne le Christ !
Les trois scrutins se célèbrent les 3ème, 4ème et 5ème dimanches de Carême.
La communauté chrétienne vit cette dimension de conversion avec les catéchumènes.
Trois évangiles marqueront les scrutons : la Samaritaine, l’Aveugle né, Lazare réanimé.
Evangile de la Samaritaine : Le Christ donne l’eau vive.
Premier scrutin Le troisième dimanche de Carême est lu l'évangile de la Samaritaine à qui le Christ donne l'eau vive. « La soif torture les hommes en ce monde, et ils ne comprennent pas qu'ils se trouvent dans un désert où c'est de Dieu que leur âme a soif. Disons donc, nous : “Mon âme a soif de toi.” Que ce soit le cri de nous tous, car unis au Christ nous ne faisons plus qu'une seule âme. Puisse notre âme être altérée de Dieu. Les yeux fixés sur la résurrection du Christ dont Dieu nous donne l'espérance, au milieu de toutes les carences qui nous accablent, monte en nous la soif de la vie incorruptible. Notre chair a soif de Dieu. » (St Augustin)
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