Dimanche 25 septembre 2022 - 26ème dimanche du Temps de l’Eglise
Graph'emo de la semaine !
« Je ne vous propose ni le fer, ni cette poudre dont l'odeur et la saveur rappellent la fournaise infernale ;
je n'organise pas un de ces camps dont les soldats n'ont ni foi ni piété.
Que notre camp soit le camp du Dieu dont les trompettes font entendre,
avec des accents pleins de douceur, ce chant :
Saint, Saint, Saint est le Seigneur Dieu des armées ( Is 6,3).
Hé ! Bande des vautrés !
On dirait du Mélenchon (sourire !) Et bien non cela vient de beaucoup plus loin et demeure pourtant tellement réel ! Cela vient d’un petit berger de Thécua près de Jérusalem, il y a 2800 ans : Amos. Il vit une époque de prospérité et de luxe. Et c’est avec une énergie foudroyante qu’il dénonce, corruption, injustice et idolâtrie, ne supportant plus les inégalités sociales qui défigurent son siècle !
Oui il frappe haut et fort : « Les inégalités entre riches et pauvres minent la société de l’intérieur. »
La vie turbulente, en se vautrant sur des sofas de luxe, s’enivrant de musique assourdissante, se frottant de parfums de luxe et buvant le vin à même les amphores... tout ceci va très mal se terminer !
Nous sentons combien ces paroles du prophète nous rattrapent et valent pour aujourd’hui.
Le remède suggéré, consiste à prendre conscience de nos disparités, de nos gaspillages démesurés. Puis il nous faut battre les inégalités, à gagner en justice et en partage, à un plus de sobriété ! Il s’agit de sortir de la vie tranquille
Nous vivons sur un territoire qui s’est construit avec ce qui fut un jour la puissante Abbaye de Talloires, avec ses défauts et ses réformes nécessaires. Mais aussi avec une doctrine sociale qui devrait nous faire réfléchir. L’Abbaye qui a su prendre en compte le travail de tous. Un produit du terrain défriché était pour un tiers attribué au monastère, pour un tiers à la paroisse et pour le troisième tiers aux habitants ! Les religieux donnaient aux travailleurs un salaire non pas personnel mais familial « suivant en cela le droit romain humanisé par l’Eglise, en considérant le salaire comme sacré : un droit du travailleur, sur son travail.
Nous avons la chance de vivre sur un territoire qui s’est construit de pensées salésiennes. Dans son discours aux prêtres du diocèse, voilà, François de Sales, tout jeune prêtre qui propose de sortir de la vie tranquille, de reconquérir « Genève » mais pas de n’importe quelle manière. C'est par la faim et la soif, endurées non par nos adversaires mais par nous-mêmes, que nous devons repousser l'ennemi.
Si nous en sommes là, ce n’est pas la peine de pointer la faute de l’autre. Il nous faut envisager les exemples des prêtres pervers, les actions, les paroles, en un mot, l'iniquité de tous... C'est à cause de nous que le nom de Dieu est blasphémé chaque jour parmi les nations.
Et oui avant de mettre trop vite l’accusation sur les autres, voyons d’abord en quoi cela pourrait nous concerner chacun !
Probablement qu’il n’y a pas que les autres qui se vautrent aux dépens de ses frères.
Vautré dans ma suffisance intelligente, allant peut-être jusqu’au mépris des autres !
Vautré dans un confort bâti sur mon unique envie et fantaisie me faisant vouloir, coûte que coûte, tout, tout de suite,
Vautré dans ma religion, dans « mon église, » dans ma « chapelle » ... Ce qui, inéluctablement aboutit à imposer aux autres sa part de vérité !
Vautré dans le matérialisme qui masquent si vite toute quête de spirituel !
Vautré dans la critique-sans-essayer-de-comprendre, qui fait désespérer et pire qui désespèrent des uns ou des autres !
Alors oui, se vautrer est un indicateur d’excès qui alerte le risque de la domination de l’autre.
Se vautrer, se coucher et rouler par plaisir son corps dans une position abandonnée, n’est-ce pas tout le contraire de l’action, le nécessaire sorti de la vie tranquille ? Sans compter que rouler veut aussi dire, tromper ou voler !
Diable que notre société à besoin de la violence d’Amos pour pointer les excès, d’abord en nous, puis autour de nous ! P. Thierry Mollard osfs
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