Dimanche 18 septembre 2022 - 25ème dimanche du Temps de l’Eglise
Graph'emo de la semaine !
« Ressouvenez-vous, de faire toujours plusieurs retraites en la solitudes de votre cœur, pendant que corporellement vous êtes parmi les conversations et affaires (....) retirez-donc quelquefois votre esprit dedans votre cœur, où séparé de tous les hommes, vous puissiez traiter cœur à cœur de votre âme avec son Dieu...»
(I.VD. II,12)
Pour prier : Haut les mains !
"Prière de ... " Dans la cité, « prier quelqu’un de ... » c’est lui « demander » de façon plus ou moins pressante de faire quelque chose ! C’est aussi acquiescer à une demande sans hésiter et avec entrain comme on dit « sans se faire prier ». Ou au contraire « se faire prier » en n’accordant un intérêt qu'après moultes résistances aux prières.
Mais quand le mot prière est lâché le chrétien envisage Dieu : l’invoquer Dieu, le convoquer, lui demander... ou engager avec lui, demande, louange, pardon, supplication ...
« Je voudrais qu’en tout lieu les hommes prient » écrit St Paul (1 Tm 2, 1-8)
Ce n’est pas un souhait qu’il adresse aux chrétiens, ni aux partisans d’une religion, mais à tout homme ! Tiens ! Y aurait-il, pour ainsi dire, une prière laïque ou une prière de « sans religion ? »
L’évangile va dans ce sens : il suffit de faire trois pas ces textes, censés faire écho aux gestes et paroles de Jésus pour, très vite, sentir qu’Il nous échappe ! L’évangéliste nous donne le mot d’absence : « Jésus est en prière ! » Cela a même fini par énerver les disciples qui sont souvent en train de le chercher, dehors, dans la nuit, à l’écart, au désert... « Mais enfin Seigneur si tu pries, apprends-nous à prier ! »
C’est vrai que Jésus prie rarement en plein jour, ni à l’intérieur de la synagogue ou du temple, le haut lieu de la religion ; en ces lieux il enseigne, Il ne parle pas à Dieu, Il parle de Dieu !
« Je voudrais donc qu’en tout lieu les hommes prient !
- Et comment donc ?
- En élevant les mains, saintement, sans colère ni dispute. » (1 Tm 2, 1-8)
Pour prier : Haut les mains ! Oui c’est l’injonction faite de lever les bras, mains ouvertes pour signifier qu’on est désarmé !
Ainsi, tout seul, désarmé, c’est le moment où il n’est plus possible de croire qu’on tient ou détient Dieu, qu’il est pour soi. C’est le moment où je lâche tout ce qui me sépare de Lui : les mains libres sont ouvertures, attentes, et tout peut arriver.
Ainsi, tout seul, désarmé, la prière, qui se satisfait tellement de la demande, passe en mode réponse ! Question/réponse s’organisent en causerie ! Ici s’opère une rupture avec la solennité des formules, la prière n’est plus vocale mais mentale et cordiale, et de ce fait instaure une permanence du contact ! Une intimité aimante avec le Père.
P. Thierry Mollard, osfs
PS. Un livre à lire : « Et tu ne réponds pas » de Patrick Royannais. Une théologie de la prière. Salvator, 2021, 206 pages.
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