Dimanche 14 août 2022 - 20ème dimanche du Temps de l’Eglise
Graph'emo de la semaine ! Clin d’œil à François de Sales
Voilà un homme de la douceur ! « L’un des meilleurs usages que nous saurions faire de la douceur, c’est de nous l’appliquer à nous-mêmes, ne nous fâchant jamais contre nous ni contre nos imperfections. » Introduction à la vie dévote. Voilà un homme de l’entre-deux qui voulaient dépasser en douceur, les barrières entre homme et femme, entre religieux et laïcs... !
Contraste
Oui , ce week-end fut marqué par la fête du Lac, qui s’est glissée dans le contraste lumière-nuit quand les cascades de feu inondaient de lumière l’épaisseur nocturne ! Le contraste nous oblige à envisager l’entre-deux, entre rapprochement et éloignement : tout une mise en relation.
Et dimanche 10h30 contraste encore, quand les cloches n’ont pas sonné pour annoncer la messe imminente ! Faut dire qu’elles ne sonnent plus depuis le début des travaux ! Pourtant tout est prêt pour que la messe commence ! Mais c’est sans compter sur les aléas du planning erroné qui a fait qu’aucun prêtre ne s’est présenté à l’heure dite ! L’alarme est aussitôt donnée.
Mon portable retentit : SOS prêtre ! De plus l’église d’août est pleine à craquer ! Je saute dans la voiture, et aussitôt je ronge mon frein derrière un « 42 » qui a pleinement adopté le dicton local : « Y pas le feu au Lac ! » Je finis par arriver à la porte de l’église. Il est 10h43 ! Mais je ne suis pas au bout de mes surprises.
La bonne surprise d’abord : retentit un Alléluia, qui signifie que l’équipe liturgique a su prendre les choses en main en présidant la liturgie de la Parole ! L’Alléluia que j’ai entendu était la réplique de l’Alléluia qui annonce l’Évangile il a été repris en chœur vibrant après l’évangile, qu’une personne de l’équipe venait de transmettre à l’Assemblée ! Perdu dans mille remarques intérieures, je croise à la descente de voiture un homme avec probablement sa famille, qui part bougonnant plus, plus ! A la sortie de l’église les mots du parvis et les yeux des uns et des autres sont malheureux ! Ça c’est la mauvaise surprise !
Je lui glisse innocent :
- « Oh il y a quelque chose qui ne va pas ? »
- « Evidemment : depuis quand l’évangile est proclamé par une laïque ? »
Il poursuit son immigration ! Et moi par quelques pas supplémentaires je m’installe, à la place que les servants m’ont laissée. Je me dis en moi-même : « ... mais monsieur l’évangile demeure la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, quel que soit l’évangéliste, quel que soit celle ou celui qui le partage aux autres » Chacun pourrait avoir au moins l‘intelligence de la situation ! Et l’évangile devrait rester bonne humeur, et bonne nouvelle ! Pourquoi lorsque quelqu’un pointe de son doigt l’enjeu de la vie, le sot regarde le bout du doigt ? Surement par ce que le sage s'interroge lui-même et que le sot interroge les autres.
Et la messe continue !
Nous voilà maintenant à la sortie de l’église, les mots du parvis et les yeux des uns et des autres sont radieux : que du bonheur. Et que de mercis exprimés : merci car tout a été fait pour que la célébration soit belle malgré les imprévus de la vie ! Merci pour cette équipe soudée solidaire qui a su réagir et prendre des initiatives. Merci pour le témoignage de ce matin, porté par notre paroisse ! Ne vous arrêtez pas à ceux qui grognent un mécontentement juste un peu incompréhensible ! Ne vous en faites pas, Père, il faudra que chacun s’y fasse ! Surement pour souligner que demain il y aura moins de prêtres encore, non par erreur de calendrier, mais par pénurie ! et une voix prend le relais sous l’angle de l’humour : « C’est vrai en arrivant vous auriez dû dire, « on recommence tout ! » Eclat de rire !
Et j’ai cette confiance que certains se lèveront, au moment favorable pour interpeller un tel ou une telle pour lui dire : « Je sais que toi tu es familier/ère de la parole de Dieu : « Transmets-nous cette Bonne Nouvelle, s’il te plaît ! » Une histoire qui se termine bien !
P. Thierry Mollard osfs
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