Dimanche 17 juillet 2022 - 16ème dimanche du Temps de l’Eglise
Graph'emo de la semaine !
Clin d’œil à Saint François de Sales : au fur et mesure que l’on côtoie François de Sales ancré dans son temps nous pénétrons le secret de « l’entre-deux » fécond, entre son monde de gentilhomme qui a toujours été sien et ces hommes et femmes de toutes conditions, auxquels il s’est attaché ; entre la France et la Savoie, jusqu’à avoir des problèmes avec son Duc ; entre son père de la terre qui lui désirait la robe rouge de sénateur et son père du ciel pour lequel il ne rêvait que de la robe noire du prêtre et qui a fini par virer au violet...
 Merveilleux et douloureux !
Nous venons de vivre dimanche dernier une messe Gospel !
Oui ce fut merveilleux à n’en pas douter. Bonheur fait d’émotions, d’intériorité, de communion, de louanges et d’attirance dans les bras de Dieu !
Que du bonheur ? Oui dans l’esprit mais non pour qui absolutise la parole ! Car il y eut le déchirement âpre de quelques fidèles en dissonance qui n’ont pas eu le « Seigneur prends pitié » du rituel de la messe mais ce chant Gospel : qui s’émerveille devant l’étonnante Grace de Dieu !
Amazing Grace : Grâce étonnante comme le son est doux, qui a sauvé un misérable comme moi. Une fois j'étais perdu, mais maintenant je suis retrouvé, j’étais aveugle, mais maintenant je vois !
Dans sa lettre apostolique ( 29 juin 2022) le pape François s’inquiète pour l’unité de l’Église et appelle à « abandonner nos polémiques » et à sortir des batailles idéologiques.
Alors oui merveilleux et douloureux se côtoient jusque que dans l’action liturgique. Il est possible que lorsque l’humain ne peut plus passer incessamment du merveilleux au douloureux ou que le dialogue s’interrompt, la mort prenne le dessus ou s’impose ! « Douleur, plaisir et mort ne sont rien de plus que le processus de la vie. » ( Frida Kahlo)
Même risque avec Marthe et Marie, ces deux-là, tout droit, venues de l’évangile qui sont connues de tous !
Il est coutumier d’opposer l’une à l’autre ! Il est si facile de couper le monde en deux parts qui s’opposent, le bien contre le mal, la vérité contre le mensonge, nous obligeant de prendre parti pour l’une ou l’autre ! Mais est-ce aussi élémentaire que cela ? Entre les bornes du spectre des couleurs qui habitent le monde, l’ultraviolet et l’infrarouge il y un arc-en-ciel de tonalités ! Impossible de peindre le monde en une seule couleur ni même en deux couleurs !
La question de la vie en société consiste à vivre ensemble avec la variété et les différences se défendant de se réfugier dans les bornes de l’extrême ! Cette interrogation est essentielle à une période où chacun considère sa vérité comme norme pour tout ! S’il est souvent mal porté de se situer dans le centre, dans l’entre-deux, ou dans le « en même temps » il n’en demeure pas moins que la vie est composée de nuances et de différences infinies. « Marthe et Marie » que l’on oppose le plus souvent, parfois en fustigeant Marthe d’être la protagoniste agitée d’un monde matériel et consumériste, alors que Marie serait l’indolente femme du spirituelle, qui se nourrit plus « d’amour que d’eau fraiche ! »
En cet été l’invitation au geste gratuit, au regard d’empathie envers l’autre, au large horizon de la nature nous rendent plus enclin au merveilleux, qui ouvre à la louange. Pourtant le douloureux nous rattrape si souvent ! La vie n’est-elle pas tissée de merveilleux et de douloureux : manque qui ne désire que d’être comblé, ou douleur qui ne réclame que tendresse.
Et la tendresse ?... Bordel ! ... titre un film de 1979 dans lequel trois couples, trois destins croisés, trois conceptions différentes de la vie commune et de l'amour, oscillent entre phallocratie, romantisme et tendresse. P. Thierry Mollard osfs
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