Dimanche 12 juin , Fête de la Trinité
 

Graph'emo de la semaine !

« Entre toutes les fêtes que nous célébrons en Eglise, il y en a trois qui ont été célébrées de tout temps. Elles prennent leur source et origine de cette grande fête de la Pâque qui se faisait en l'ancienne Loi. Ces trois fêtes ont été appelées Pâques, mot qui ne veut dire autre chose que passage (Ex 12,11). Noël : pour faire mémoire du passage que Notre Seigneur a fait de sa Divinité à notre humanité ! Pâque : pour marquer le passage de la mortalité à l'immortalité. Et la Pentecôte, jour auquel Dieu adoptant les Gentils, les fit passer de l'infidélité au bonheur d'être ses enfants bienaimés... » (SF5 X-413 Sermon pour la fête de Noël 1622
 

La définition de l'humain est trinitaire.
 

La Trinité sur mer ! Qui ne connaît pas ce célèbre port de plaisance, un haut lieu de régates en Bretagne, qui fait rêver 1 Ce week-end c'est la Trinité sur terre : elle vient habiter l'Eglise, mais d'abord elle court les rues, à visage masqué avec divers pseudos , trilogie, triade ou tout simplement « troisième... » comme troisième mi-temps, troisième couteau, troisième homme, celui qui arbitre !
Lorsque trois éléments sont réunis et mis en perspective une triade naît ! « Liberté, égalité, fraternité » pour exprimer une nation, « rouge, orange, vert » pour la sécurité tricolore ou encore « bleu, blanc, rouge » du drapeau national !
«Je, tu, il » que nous avons appris à l'école comme pronoms personnels risquent facilement de devenir impersonnels : l'un(e) et l'autre, ni l'un(e) ni l'autre, tout un chacun, ou 'on' ...
«Je, tu, il » voilà bien une triade : ainsi « 'je' parle à 'tu', à propos de 'il' ! »
Approfondissons le trinitaire dans l'humanité avec l'aide d'Edgar Morin, dans « Individu, société, espèce : pour une éthique. »
« Quand nous voulons définir l'humain, nous ne pouvons pas le réduire soit à l'individu, soit à la société, soit à l'espèce biologique dont il fait partie. Je dirais que la définition de l'humain est trinitaire dans le sens que les trois termes sont inséparables. Non seulement ils sont inséparables, mais ils s'engendrent les uns les autres. Par exemple, il est certain que l'individu est le produit d'un processus de reproduction biologique qui est celui de l'espèce humaine.
Mais il est non moins évident que, pour continuer l'espèce humaine, il faut que deux individus s'accouplent, c'est-à-dire que le sort de l'espèce dépend des individus, qui, à leur tour, dépendent du sort de l'espèce ; il y a une relation en boucle entre espèce et individu.
De même pour la société : on peut dire que les individus font partie d'une société et subissent même le poids des déterminations d'une société ; mais on peut dire aussi qu'il n'y a pas de société sans individus.
(...) Ce sont les interactions entre individus qui produisent la société, et la société elle-même, en tant que tout, a un certain nombre de qualités qu'on peut appeler ses émergences - tout système a des qualités qui viennent de son organisation -, et ses émergences, notamment le langage, la culture, rétroagissent sur les individus pour les constituer comme individus humains. Autrement dit, les individus produisent la société mais la société produit les individus. Tout cela est extrêmement important parce que cela nous permet de reconnaître l'individu sans l'isoler, de reconnaître son autonomie en reconnaissant aussi ses dépendances, puisque nous dépendons aussi bien de l'espèce que de la société dont nous faisons partie. »

Puissions-nous dépasser notre « j » » notre ego, pour envisager l'autre ; puissions-nous dépasser le vis-à-vis de l'un en face de l'autre, de l'un contre l'autre, pour une troisième voix, pour une ouverture aux souffles vitaux pour notre univers : construction en Justice et Paix, aménagement environnemental qui développe la vie ... P Thierry Mollard, osfs