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Dimanche 7 juin 2020
Sainte Trinité
La Trinité court à visages masqués...
La trinité, c’est très simple : tri et unité, les mots attachés forment la trinité ! Ce n’est pas un gros mot qui ne se prononce qu’entre les murs de l’église ! Le « trois-en-un » demeure un slogan publicitaire pour nombre de nos technologies ! « Trois-en-un, » nager, pédaler, courir, se dit triathlon. Et la question du jour, est bien : comment nager, pédaler, courir dans le monde moderne ?
La Trinité court les rues, elle aussi, à visages masqués : trilogie, triade ou tout simplement « troisième... » mi-temps, au troisième couteau, troisième homme, celui arbitre ! Lorsque trois éléments sont réunis et mis en perspective une triade naît ! Père, mère, enfant pour dire la famille ! « Liberté, égalité, fraternité » pour exprimer une nation, « rouge, vert, jaune » pour la sécurité tricolore ou encore « bleu, blanc, rouge » du drapeau national !
Maintenant que les 100 kms ne sont plus limites impératives, que les plages sont réouvertes au déploiement de nos serviettes, évoquons la Bretagne : un peu d’évasion ! Plus précisément, ce leu où la Trinité se love entre terre et mer : la Trinité-sur-Mer, son port, ses plages, ses sports nautiques. Belle triade naturelle : soleil, mer et sable chaud.
Nous voici aussi à la recherche de la troisième dimension … Les plus religieux ont appris à aimer leur Dieu, puis ont fait l’expérience du mensonge : celui qui n’est pas solidaire avec son frère et qui dit qu’il aime Dieu est un menteur... et enfin ces temps moderne nous apprenons, à aimer la nature, la terre mère !
une trinité encore avec la Mère, les filles et fils de la terre (tous les êtres vivants) et cet esprit commun, dans la maison commune : une communauté de vie qui unit les êtres interdépendants en un destin commun !
Nous venons de faire l’expérience d’une adversité : un minuscule virus provoque d’immenses dégâts et privations ! C’est le syndrome de la coupure électrique. Que vienne à manquer l’électricité nous sommes désemparés, privés de liberté de se nourrir, de bouger, de profiter de la vie. Mais ce moment est propice pour apprécier rétroactivement ce qui nous manque, nous interroger sur ses bienfaits et ses limites ! En promettant bien sûr que nous entamerons un Chemin de Saint Jacques comme remerciement, si l’électricité revient vite ! Le temps de l’absence, du manque, de la souffrance est toujours favorable à quelque chose de nouveau, pourvu que cet élan spontané ne soit pas englouti dans la vague de l’électricité revenue !
Parler de la Terre Mère nous ouvre à une trilogie qui appelle notre réflexion entre, opposition, absorption et harmonie !
1 Soit vivre la nature en opposition en la soumettant et dominant. Position classique de l’asservissement. Au premier degré le minéral, on la piétine, on creuse la terre, on en extrait douloureusement des pépites, s’attaquant et creusant du vide dans le temps long, ce temps que le cristal de roche prend pour se former!
2 Soit vivre la nature en absorption. Au second degré le végétal, on le piétine, on le ratatine, on coupe à tout va, s’en s’apercevoir que couper cette vie c’est priver de vie une immensité, d’insectes, de diversités, d’air pur ! Avec la bonne conscience que nous sommes dans le temps court, que l’inexorablement cycle des saisons génère et régénère, croit-on !
3 Soit vivre la nature en vivre en partenariat ! Au troisième degré l’animal, plus difficile à piétiner. Quoique l’homme est loup pour l’homme ! Absorber ou se faire absorber, se nourrir ou mourir ! C’est le risque face à l’éléphant qui prend l’idée de charger le petit homme, devant le frelon asiatique qui s’installe proche de nos maisons, ou du virus qui s’insinue dans nos vies jusqu’à pénétrer nos cellules et tout détraquer ! Nous sommes rendus au temps éphémère de la vie, hésitant entre instant et éternité ! Dans notre rapport à la nature, entre l’opposition et l’absorption il y a la difficile harmonie ! Comment être sensible à la respiration de la terre-mère ? A sa beauté, à ses déchirements et à sa douleur ! Entrer dans un rapport qui ne fait pas de la nature une chose mais une co-équipière, à tel point que l’on ait un rapport charnel avec elle, nature vivante, terre-mère ! Nombre de nos situations sont à pleurer !
« Comme il approchait de la ville, en la voyant, il pleura sur elle. » (Luc 19:41) Avons-nous déjà pleuré sur notre ville, sur notre montagne, sur le Canal Saint Martin à la vase nauséabonde où les pelleteuses retirent tout ce que les passants y ont jeté (ordinateurs, canettes, vélo., scooter, caddies ... à pleurer ! Si nous n'avons pas pleuré sur tout, notre ville, notre montagne, la nature, sur tout le mal qui s’y fait c'est surement parce que nous ne l’aimons pas et que nous sommes indifférents, sans compassions !
Comment ne pas participer plus corporellement, plus sensiblement ou sensuellement, à cette nature environnante ? Comment instaurer en nous et la terre mère une corporéité, ses sensations tactiles, visuelles, auditives, olfactives, comment ne pas revisiter notre regard sur soi et sur la nature.
Thierry Mollard osfs
Feuille de chant pour la messe de cette semaine à télécharger ici
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Cette semaine nous prions pour :Suzette MASSON née COLLOMB-PATION et ses amies Denise BLANC-FONDAZ et Denise BETEND, Marcelle et Aimé PERILLAT,Elisabeth RICHARD et fam.,Chantal BALAS, Xavier COLLARD de SOUCY, Gilberte SCHMIDHAUSER, Pierre ROUSSEL, Noël BROSSET,Ginette EXBRAYAT
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