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Dimanche 26 avril 3ième Dimanche de Pâques.
Tout ce qu'il y a de germes de bien dans le cœur et la pensée des hommes ...
Le confinement signé Covid-19, un inconnu il y a quelques mois, est aujourd’hui sur toutes les lèvres -si je puis me permettre !- Et voilà que certains contemporains nous disent que Dieu signe le Covid19 : la pandémie serait la manifestation de la colère de Dieu, sa vengeance contre l’homosexualité, (pasteur américain Ralph Drollinger) contre le mariage pour tous, contre bien d’autre choses ! Il est vrai qu’en France le virus s’est engouffré par la « Porte ouverte chrétienne » rassemblement évangélique de trois jours tenus dans l’est du pays, et que l’on a pas mal stigmatisé.
Il est vrai aussi que nous n’avons aucun mal pour cueillir dans la bible un bouquet de ciguës qui parle d’un Dieu justicier impitoyable, vengeur, frappeur, comme également nous n’avons aucun mal pour récolter un autre bouquet, de roses rouges cette fois, comme déclaration d'amour et de passion de Dieu pour l’homme.
Que nous dit la bible ? Que la vie notre histoire est tragiquement étreinte de merveilleux et de douloureux ! Elle nous parle d’un monde, non imaginaire mais réel : de notre monde, avec ses contingences, ses limites, son mal et ses maladies mais aussi avec tant de merveilles !
Quant aux prophètes ils ne sont pas prophètes de malheurs mais prophètes de changement pour un bonheur. Les prophéties de malheur sont échec du Seigneur ! Rien n’est aussi minable que les prophètes qui apportent la désespérance ou pire encore, qui désespèrent l’homme !
Alors bien sûr le coronavirus n’attend pas qu’on lui ouvre portes et fenêtres, à toute occasion « il trouve refuge. » A nous de gérer et de mieux gérer ! Alors bien sûr cette crise sanitaire n’est pas un signe de Dieu mais un signe des temps.
A force de dire sans vraiment y penser, « Mon Dieu fais que... » nous perdons le sens de la prière !
Croyons-nous vraiment que Dieu va faire ce que nous ne savons ou ne voulons pas faire ? « Aide-toi le ciel t’aidera » dit-on ! Oui avec Dieu c’est donnant donnant. Cela vous heurte, car ne convenant pas à Celui qui n’a besoin de rien en retour, pour être ? Dieu le sait, donner c’est augmenter notre dette ! C'est-à-dire amplifier la peur. Mais comment ne pourrions-nous pas entrer dans une logique d’échanges, certes particulièrement inégalitaires mais échanges tout de même, écouter et parler, donner et recevoir. Comment Dieu nous volerait-il notre puissance de désir ancrée en nous ? Comment Dieu refuserait-il de compter sur nous et sur notre capacité à créer avec lui un nouveau monde ?
Alors oui la sortie du confinement ne sera réussie que si ensemble nous lisons « les signes du temps » ! Cette expression s’enracine en Vatican II, même si elle n’est employée qu’une fois dans les textes du Concile. Et cela sera difficile car chacun n’est pas forcément prêt à un nouvel aggiornamento ? Allons-nous rester river sur nos points de vue obsessionnels ? Nos tropismes et nos fantômes idéologique ?
« Ce sont les signes des temps que les chrétiens sont appelés à discerner, à l’invitation du Seigneur, des événements ou des mouvements, des interrogations, des prises de conscience et des aspirations, annonciateurs de progrès humain et de recherche de bonheur et de paix entre les peuples et qui, en raison de leur connivence avec l’Évangile, facilitent l’action apostolique de l’Église. » « Les signes du temps. » Gilles Routhier dans Transversalités (N° 118).
Alors il est temps, le temps est favorable pour réfléchir, partager, à ce que nous entrevoyons pour demain ! Et printemps oblige, à nous de veiller aux germes, qui pointent ici et là car certains ont déjà pris racines dans la serre du confinement ! Là l’enjeu est énorme et le travail non moins démesuré !
"L’activité de l'Église n'a qu'un but : tout ce qu'il y a de germes de bien dans le cœur et la pensée des hommes ou dans leurs rites propres et leur culture, non seulement ne pas le laisser perdre, mais le guérir, l'élever, l'achever pour la gloire de Dieu, la confusion du démon et le bonheur de l'homme" (LG, 17).
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Une nouvelle vidéo-célébration sera en ligne dès ce samedi soir.
"Chemin d'Emmaüs, chemin tordu !"
Depuis que le président s’est aventuré à donner une date de sortie progressive et incertaine, les sujets de discussion ne manquent pas ! Nombreux se mutent en faiseur de leçon, en justiciers aveugles, en experts autoproclamés... Et chacun se met à rêver du premier geste qu’il fera dans ce contexte de déconfinement !
Et nous, paroisse alors ? Va-t-on reprendre le fil de la vie, à la manière d'une rentrée pastorale après les mois d’été ? N'allons-nous être tenté à rétéer les choses par plisir et faciliter ? La tentation pourrait être grande ! Est-ce la bonne solution ?
D’abord, il faut se rendre compte que le 12 mai on ne pourra pas encore se donner rendez-vous à l’église ! Comme les baptêmes les mariages engagés ne pourront pas se célébrer et que l’agenda à venir est chauffé au rouge !
Alors mettons en commun nos idées pour les premiers pas en chemin de déconfinement et d’un monde nouveau ! La boite à idées est ouverte !
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