Dimanche 5 mai 2024, sixième dimanche de Pâques
 Nous connaissons toutes et tous des visages proches qui nous reconnaissent comme ami. Sur Facebook le compteur en indique le nombre et souligne les amis en commun. Sur d’autres réseaux sociaux on parle de follower de “suiveur” : quelqu’un qui me suit ... du regard.
Envisager le regard, marque une situation de vis-à-vis, visage contre visage, pour le meilleur ou le pire. « Envisager le regard » engage des mots tellement liés, car admettons-le, le regard est visage comme le visage est regard.
Pour faire un pas de plus « envisager le regard » quand ce regard est celui d'autrui, de tout autre, il nous incite à tracer une figure de société !
Une nouvelle fois je fonde cet édito sur cette interrogation en cinq mots, du second discours d’adieu du Nazaréen au chapitre 15 de Jean l’évangéliste qui pourrait titrer appartenir à la série amour et amitié : « Je vous appelle mes amis ? »
Qu’il est bon que quelqu’un jette sur moi un regard d’ami !
F de Sales pour qui Dieu est Dieu pour tous, Dieu du cœur humain, écrit ceci :
« …. vous verrez les yeux de Dieu tournés de votre côté et perpétuellement fichés (=fixés) sur vous par un amour incomparable. » [IVD 2ème partie, ch. 12]
Si nous considérons la religion, la foi, comme une histoire personnelle cette pensée de François de Sales nous renvoie vers la sphère du privé, qui n’a pas droit de cité, lien intime de l’homme à son Dieu. Mais si nous élargissons notre regard, nous pouvons lire « …. vous verrez les yeux de Dieu tournés de par votre cité et perpétuellement fichés (=fixés) sur vous tous, par un amour incomparable. » [IVD 2ème partie, ch. 12]
Le regard c’est un « coup, » ce coup d'œil, qui flatte ou qui frappe, parfois on le nomme coup de foudre !
Cependant le doux regard qui ouvre à la tendresse se mue facilement en regard biaisé qui enferme dans la détresse.
Ici entre lac et montagne, pas un visiteur ne jette un œil sur l’horizon sans le déclarer paradis, il en va autrement quand remonte à la mémoire les vers de Victor Hugo : « L'œil était dans la tombe et regardait Cain » Toutes ces situations expriment le regard indestructible qui nous remet sans cesse en face à face avec l’autre et peut-être avec le Tout-Autre.
La manière de diriger nos yeux est infatigablement sollicitée, au point tel que le premier regard, le premier coup d'œil, ne se perd jamais et rebondit inlassablement en regard vis-à-vis.
Certes dans ce monde, quand il s’avère hautement égoïste, il est difficile de poser son regard sur un autre que soi-même. Sans compter que ce vil réflexe de détourner son regard, ou se dérober au regard suppliant de l’autre ou encore d’être en embuscade pour le dévorer (du regard) font partie de nos agirs néfastes !
L’amitié, l’amour, c’est d’abord le regard ! Qu’il est bon de marcher sous le regard de l’être aimé de l’être aimant ! F Thierry Mollard osfs
 « Parleroc le n°10 paraît le 15 mai 24
https://www.youtube.com/channel/UCmfrg2AYzdT-l5xK2A31bEQ
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