Dimanche 14 juillet 2024 : 15e semaine du temps de l’Eglise
Désencombrés
Lorsqu’au cœur de l’été on organisera une messe gospel télévisée ici à Bluffy, il y aura pas mal d’eau qui aura coulé entre les pierres du nant de Bluffy. Car si on organise ici une messe TV il ne faudra pas moins que cinq camions et des kilomètres de câbles ainsi que des caisses d’appareils divers et trente techniciens pour assurer la retransmission.
Par contre lorsque Jésus « envoie ses disciples en mission » la simplicité l’emporte: « partez léger et ne prenez rien pour la route, seulement un bâton ! »
Vous suivez peut-être cette émission TV « Nus et culottés » où deux jeunes, Nans et Mouts, partent nus, munis de leurs deux caméras, un bâton à l’épaule, il leur faut trouver des habits, de quoi dormir et manger et réaliser un voyage improbable qui laisse libre cours à la rencontre et à l’authentique, à la générosité !
Ces deux personnages de télévision copient quelque chose de l’Evangile de ce jour !
Pour les amis de Jésus il s’agit de repartir de zéro, nature. Et d’évoluer comme nous sommes venus au monde : sans vêtement, sans argent, sans pain, vulnérable, pour réaliser le rêve de Jésus qui compte sur la générosité des personnes rencontrées sur le chemin, confiant en leur accueil...
Car je vous le dis moi, les Français sont généreux, curieux, amoureux ! Oui je sais je cède au cliché des orateurs ( parfois zérorateurs...) des campagnes électorales où chacun prétend connaître les français et ce qu’ils désirent.
Alors le prophète, le passeur, le passant, le pèlerin, le missionnaire est envoyé pour « aller » vêtu, simple et léger sur le chemin ! Sans signe particulier qui attire l’attention, sans argent à la ceinture qui attire la convoitise, sans nourriture qui met du poids sur l’estomac...
Bref voilà le marcheur habillé à la couleur du chemin, appelé à devenir serviteur aux mains nues pour laver les pieds nus : rappel d’un récit fondateur de l’Évangile !
Il s’agit de partir sans bagages qui encombrent et repoussent l’accueil, sans bagage intellectuel de celui qui sait tout ... pour que chaque maisonnée au bord du chemin, devienne un lieu de Bonne Nouvelle, de guérison, de vie ensemble !
Alors traversons la vie les mains vides !
Cette expérience des mains vides je l’ai vécu en Afrique dans la brousse… Arrêté au bord de la piste, voila qu’une nuée d’enfant ne tarde pas à surgir de nulle part ! Leurs mains se tendent en disant « Yovo( ), Yovo ! Cadeau ! » que je n’avais pas… Alors lorsque des êtres aux mains nues se rencontrent ils finissent par se tendre la main, se donner la main, et ces enfants m’ont conduit dans leurs village, discret, si proche de la piste.
Contempler les mains est toujours prélude à la communion. Des mains marquées par le temps présent, elles accueillent, s’ouvrent, parlent... Elles sont vides pour recevoir, pleines pour donner, pour franchir et affranchir, pour « se poser » et « imposer », pour soigner et arracher !
Tout est ordonné à cet instant initial de l’accueil, c’est ici que tout se joue où tout échoue : la possibilité de « Vivre ensemble », de soigner et guérir ce qui est en souffrance et de manifester et proclamer une Bonne nouvelle, ici commence la fraternité ! F. Thierry Mollard osfs
Qu’on se le dise : nous fêterons Marie du 15 août ici à Ramponnet, en plein air devant la chapelle, si le temps le permet ! Sachez que la chapelle de Ramponnet est ouverte tous les jours : un bel espace de recueillement dans ce hameau de Menthon.
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