Homélies, méditations, prières, ...
Ecouter la parole de Dieu
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3e dimanche du Temps Ordinaire année C
Dimanche de la Parole de Dieu
Le 26 janvier marque la 6e édition du Dimanche de la Parole de Dieu, une célébration qui aura lieu dans toute l'Église. Le pape François a choisi comme devise les paroles du psalmiste : « J'espère en ta parole » (Ps 119, 74) - Ce verset résonne comme un appel à l’espérance, un cri lancé vers Dieu dans les moments de doute, de souffrance ou de confusion.
Lecture du livre de Néhémie (8, 2-4a.5-6.8-10)
Psaume 18B (19)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (12, 12-30)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (1, 1-4 ; 4, 14-21)
Méditation
Le début de l’évangile selon saint Luc montre les deux éléments nécessaires à tout accès à la parole de Dieu. Luc cherche à mettre un récit par écrit, et il prend soin de s’informer auprès de témoins. Il y a, à la fois, un support matériel et la rencontre avec des personnes. La parole de Dieu est en même temps un texte écrit et une proclamation publique. Après avoir proclamé un passage du prophète Isaïe, c’est un rouleau que Jésus rend au servant. Mais c’est sa parole vivante qui retentit pour en annoncer l’accomplissement. À notre tour, nous recevons un texte qui devient Parole dans l’action liturgique. Nous bénéficions de notre cher Prions en Église pour nous préparer. Mais c’est quand il est proclamé publiquement que le texte biblique se donne comme Parole vivante. Les caractères imprimés deviennent alors des sons que nous entendons grâce au ministère des lectrices et des lecteurs qui donnent leur voix et leur interprétation à ces mots qui, sans leur engagement, resteraient muets dans des livres fermés. De plus, des générations de commentateurs, femmes et hommes, se sont succédé pour chercher à comprendre ces textes comme une Parole qui vient interroger et nourrir. Il a fallu le ministère de scribes, de traducteurs, d’exégètes, bref, une foule de témoins pour que l’Évangile résonne dans le monde entier. En ce dimanche de la parole de Dieu, nous l’écoutons et nous communions à une foule immense de témoins, dont nous faisons partie.
- Comment puis-je être témoin cette semaine d’une Parole vivante ?
- Quel commentaire de la Bible vais-je lire en 2025 ?
Luc Forestier, prêtre de l’Oratoire du Louvre
- « Aujourd’hui s’accomplit cette parole que vous venez d’entendre »
Jésus, dans la synagogue de Nazareth, son village natal, entouré probablement de ses amis, de sa famille, annonce à tous que leur espérance s’accomplit aujourd’hui, que leur désir de salut est réalisé. Jésus est celui qui est venu porter la bonne nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés. Il doit y avoir, dans l’assistance des réactions différentes. Des réactions de foi, donc de joie profonde à cette annonce. C’est le cas pour Marie. Ça y est, le messie tant attendu est parmi nous. Il doit y avoir des réactions dubitatives. N’est-il pas le fils du charpentier ? Mais pour qui se prend-il ? Il y en a aussi qui n’écoutent que d’une oreille et qui sont là par habitude, d’autres qui ne comprennent pas l’enjeu, et d’autres qui ne se sentent pas concernés. Ce matin, je souhaite que nous entendions à nouveau cette parole comme si elle était actuelle. Parce qu’elle est actuelle ! La parole de Dieu n’est pas une parole du passé, une belle histoire qu’on se remémore. Elle est efficace et vivante. Cette parole de Dieu, elle trépigne de vivre en nous. Comme à l’époque de Jésus, aujourd’hui il y a plusieurs réactions à l’écoute de cette parole. Je souhaite vraiment du fond du cœur, que, pour moi comme pour vous, cette parole provoque une conversion, un véritable retournement, que nous puissions nous dire en vérité : « Oui nous avons besoin d’être sauvé, oui nous sommes prisonniers du péché, de notre volonté de puissance, notre orgueil, oui nous sommes aveugles devant l’amour de Dieu qui se déploie à chaque instant, mais oui aussi il est là à nos côtés, pour nous aimer, nous écouter, nous accueillir et nous sauver ! » Nous faisons évidemment partie de ces dubitatifs parce que nous n’avons pas assez à la foi. Alors demandons à Jésus de nous appauvrir, puisqu’il vient de nous dire que c’était aux pauvres que la bonne nouvelle était annoncée. De nous appauvrir, comme Marie, pour que nous ayons la simplicité de reconnaitre en Lui notre espérance. Oui Seigneur je sais que tu es là, que tu m’aimes, que tu me sauves, que ta parole est vivante en moi et efficace. Envoie-moi ton Esprit Saint, pour que je sois capable d’être porteur de ta parole, d’en vivre et de l’annoncer.
RCF, Mgr Emmanuel Gobilliard
- Ce n’est pas la première fois que Jésus, guidé par la puissance de l’Esprit nous amène dans la synagogue de son village, à Nazareth. Quand je passe devant l’église chez nous ou quand j’y vais pour présider une célébration, il y a un tas de souvenirs qui me remontent dans la tête : première communion, confirmation, servant de messe, ordination, et on pourrait continuer. Ça dû être semblable à ça pour Jésus. Saint Luc nous dit : « Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. »
« Selon son habitude »
On comprend que c’est un habitué. Il s’y est trouvé sans doute régulièrement avec Marie et Joseph. Dès l’âge de 12 ans, il pouvait faire la lecture. C’est là qu’il s’est nourri, qu’il a grandi, qu’il a mûri dans la foi et la prière de ses ancêtres. Comme tout bon croyant, il rejoint sa communauté à la synagogue, pour l’ouverture du sabbat.
« Il entra dans la synagogue le jour du sabbat ! »
Ce n’est pas un petit détail, comme pour nous dire que ce n’était pas un mardi ou un jeudi, mais un jour de sabbat. Les Juifs se rappellent que Dieu s’est reposé le septième jour après la création. Aussi, pour eux, Dieu a béni ce jour et l’a sanctifié. Le livre de l’Exode nous apprend que le sabbat est un signe de l’alliance perpétuelle entre Dieu et son peuple. Dans le même sens, le prophète Ézéchiel dira : « Sanctifiez mes sabbats ; qu’ils soient un signe entre moi et vous, pour qu’on sache que je suis le Seigneur votre Dieu. » Il y a un autre sens au sabbat qu’on oublie presque toujours. Le sabbat est associé à un moment crucial dans l’histoire des Juifs : la délivrance ou la sortie de l’Égypte.
Dans le livre du Deutéronome, on dit : « Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d’Égypte, et que le Seigneur ton Dieu t’en a fait sortir à main forte et à bras étendu. C’est pourquoi le Seigneur ton Dieu t’a ordonné de célébrer le jour du sabbat. » (Dt 5,15) Le sabbat rappelle aux Juifs que Dieu l’a délivré de toute servitude.
Quand on parle du sabbat, on fait référence au passé, au repos de Dieu, au signe d’alliance, à la libération d’Égypte, c’est normal. Mais quand on célèbre le sabbat, il faut se rappeler qu’on ne célèbre pas seulement un passé, mais aussi un avenir, l’espérance d’une création renouvelée, l’espérance une délivrance attendue, l’espérance d’une alliance nouvelle. Ce que je dis pour le sabbat, ça vaut aussi pour le dimanche. Le ministère de Jésus et la lecture du livre d’Isaïe s’inscrivent dans la ligne du sabbat. Oui, Jésus vient pour une alliance, il vient nous délivrer, nous donner d’attendre avec espérance. La lecture du prophète Isaïe vient éclairer cette délivrance d’Israël par le messie.
« Il se leva pour faire la lecture. »
Il y a quelque chose de solennel dans ce que nous dit saint Luc : « Jésus se lève, on lui remet le livre, il l’ouvre » puis quand il a terminé « Il le referme, le redonne au servant et s’assoie. »
C’est une manière de donner une grande importance au livre de la Parole de Dieu, à la lecture du prophète Isaïe.
C’est une manière de nous dire que Jésus aussi est serviteur de la Parole de Dieu.
Ça nous renvoie à la première lecture où le peuple revenant de l’exil a redécouvert la Parole, au moment où il pouvait faire siens les mots du psaume que nous avons prié tantôt : « Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie. »
À la fin de la lecture d’Isaïe, Jésus déclare : « AUJOURD’HUI s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » Cet aujourd’hui nous renvoie au temps de Jésus, c’est-à-dire dans le passé. Mais, pour nous, que signifie cet AUJOURD’HUI ? On retrouve ce mot à plusieurs reprises dans l’évangile de Luc : «AUJOURD’HUI dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur » ; « Zachée, descends vite : AUJOURD’HUI il faut que j’aille demeurer dans ta maison » ; et sur la croix, au bon larron : « Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : AUJOURD’HUI, avec moi, tu seras dans le Paradis. » L’aujourd’hui pour nous, c’est l’aujourd’hui d’une rencontre, pas une rencontre passagère, mais une rencontre déterminante, durable et salvatrice. L’aujourd’hui, c’est pour tous ceux qui accueillent la Parole de salut dans la foi. «AUJOURD’HUI s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »
Mgr Jean-Charles Dufour, Aumônier des Servantes de Jésus-Marie
2e dimanche du Temps Ordinaire année C
Lecture du livre du prophète Isaïe (62, 1-5)
Psaume 95 (96)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (12, 4-11)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (2, 1-11)
Méditation
Les théophanies dans la bible
Qu'est-ce que la théophanie dans la Bible ?
Une théophanie (du grec ancien théos, θεός « dieu », et φαίνεσθαι, phaïnesthaï « se montrer ») est une manifestation de Dieu. Ce concept relève surtout de la liturgie et de la théologie chrétiennes.
Les théophanies de l'Ancien Testament sont toujours des événements au cours desquels ce qui apparaît n'est jamais Dieu comme se donnant à voir, mais comme Celui qui parle (au buisson ardent, à l'Horeb pour Élie, pour Samuel dans le Temple).
Dans le nouveau testament. Dans le Nouveau Testament cette fois, le baptême du Christ par Jean Baptiste est également considéré comme une théophanie puisque la voix de Dieu se fait entendre tandis que le Saint-Esprit apparaît sous la forme d'une colombe. Autre exemple : la « Transfiguration de Jésus » fêtée le 6 août.
Les « épiphanies » du Seigneur, véritable itinéraire spirituel
Le mystère du surgissement de Dieu au cœur de ce monde révèle (epiphania) la destinée de l’homme promis à la gloire, même et surtout si celle-ci passe par le signe contradictoire de la croix. C’est donc la création d’un véritable itinéraire spirituel qu’augurent les épiphanies du Seigneur dont le sens est l’accomplissement de Pâques et dont la vie sacramentelle est la réalisation.
Dire le mystère du Christ
A l’origine, la naissance du Christ fêtée en Orient et en Occident le 6 janvier n’est pas le jour J anniversaire d’une naissance mais la manifestation du mystère du Christ.
L’Épiphanie se décline en Épiphanies : de la naissance dans la chair (Noël) au premier signe manifestant la gloire (noces de Cana). La liturgie romaine invite dans la lex orandi à pousser plus loin la logique d’un temps de l’Épiphanie articulé au temps de Noël. Même conclu par le Baptême du Christ, tout le mystère de ce temps est appelé à un plus grand déploiement. Benoît XVI soulignait l’importance d’une telle approche :
« La célébration liturgique de Noël n’est alors pas seulement un souvenir, mais elle est surtout un mystère ; elle n’est pas seulement mémoire, mais également présence. Pour saisir le sens de ces deux aspects inséparables, il faut vivre intensément tout le Temps de Noël comme l’Eglise le présente. Si nous le considérons au sens large, celui-ci s’étend sur quarante jours, du 25 décembre au 2 février, de la célébration de la nuit de Noël, à la maternité de Marie, à l’Épiphanie, au Baptême de Jésus, aux noces de Cana, à la présentation au Temple, précisément par analogie avec le temps pascal, qui forme une unité de cinquante jours, jusqu’à la Pentecôte. La manifestation de Dieu dans la chair est l’événement qui a révélé la Vérité dans l’histoire. »
Par Bernard Maitte,Prêtre, professeur au séminaire d’Aix et responsable du département de pastorale et spiritualité de l’ISTR de Marseille. Membre du SNPLS
Aujourd’hui de l’inauguration du Salut, ces « Épiphanies » font surgir l’éternité :
La naissance dans la chair manifeste la venue dans la gloire du Fils de l’homme (Ap 1, 13)
La venue des mages préfigure le rassemblement eschatologique des hommes de toutes nations, tribus, peuples et langues (Ap 7, 9)
Le baptême du Christ dévoile ceux qui viennent de la grande épreuve ayant lavé leurs robes, blanches par le sang de l’Agneau (Ap 7, 14)
Les noces de Cana inaugurent le festin messianique, car elles sont venues les noces de l’Agneau et pour lui son épouse a revêtu sa parure (Ap 19, 7)
La Présentation du Seigneur, l’entrée dans son temple (2 février), est alors sa réponse à l’Esprit et l’Épouse qui disent : Viens !…. (Ap 22, 17).
Jésus était-il une théophanie ?
Tout au long de l’Ancien Testament, Dieu a représenté sa présence à son peuple de diverses manières (un orage, un trône, un guerrier, un homme), mais Jésus-Christ sert de théophanie culminante dans l’histoire : Dieu devenu homme.
Théophanies/Apparitions
Les lectures bibliques du temps pascal, comme celui que nous vivons maintenant, nous rapportent les apparitions du Christ ressuscité à ses disciples ; c’est-à-dire ceux qui l’ont suivi. Ce groupe de disciples est plus large que les « Onze ». Pensons aux femmes comme Marie-Madeleine, première apôtre de la Résurrection. Pensons à Cléophas et son compagnon d’Emmaüs (Lc 24, 18) qui ne faisaient pas partie du groupe « officiel » des Douze. Le Ressuscité s’est manifesté en apparitions à ces disciples et à bien d’autres. Dans la Bible, les apparitions constituent un des modes de la révélation de Dieu. Par elles, se rendent présents de façon visible les êtres qui, de nature, sont invisibles aux hommes. Dans l’Ancien Testament par exemple, Dieu apparaît en personne ; c’est ce qu’on appelle « théophanie ». Il manifeste aussi sa gloire ou se rend présent par son Ange. Dans le Nouveau Testament, l’Ange ou les anges du Seigneur apparaissent lors de la naissance de Jésus (Mt 1-2, Lc 1, 11.26 ; 2, 9) ou de sa résurrection (Mt 28, 2sv ; Mc 16, 5 ; Lc 24, 4 ; Jn 20, 12), pour manifester que, en ces moments majeurs, le ciel est présent sur la terre. Bien d’autres apparitions prolongent l’Ancien et le Nouveau Testament. C’est le cas, à titre d’exemple, des apparitions authentifiées par l’Eglise comme celles de la Vierge Marie à Bernadette Soubirous à Lourdes, celles aux 3 enfants de Fatima, Lucie, Jacinthe et Francesco ; celles aux trois voyantes de Kibeho au Rwanda, Nathalie, Alphonsine et Marie-Claire, et bien d’autres. Par l’intermédiaire de la sa Mère, Jésus redit régulièrement son amour à ses frères et sœurs de la Terre, les visite et les invite à la prière et à la conversion. Par elles – je le répète – le ciel se rend présent sur terre. Par elles, Dieu nous visite et ouvre nos yeux à sa présence au monde. Par ailleurs, trois aspects marquent les apparitions. Premièrement, elles relèvent de l’initiative de Dieu luimême. Il ne s’agit donc pas d’une invention subjective des intéressés, provenant d’une foi exacerbée ou d’une imagination débridée. C’est Dieu qui « se donne » à voir, et non l’homme qui entreprend de voir Dieu. La foi est d’abord une initiative de Dieu, et ensuite seulement une réponse de l’homme. La foi est un don proposé à tous, qui ne demande qu’à être accueilli. Ensuite, les apparitions demandent reconnaissance de la part de l’intéressé et de l’Eglise. Car Dieu s’adresse à quelques-uns particulièrement mais pour parler à tous. Un message qui serait en contradiction avec celui de l’Evangile ne saurait être reçu. Car l’Evangile est la plus haute apparition, la plus haute parole de Dieu adressée à l’homme. Enfin, toute apparition ouvre à une mission. Le message adressé aux élus concerne tout le peuple de Dieu. Si quelques-uns sont visités par le Seigneur, c’est pour que tous bénéficient de cette visite. Et la parole de Dieu met en route. La présence de Jésus n’est pas statique ; elle est missionnaire. Cependant, remarquons que tous ceux à qui Jésus ressuscité s’est manifesté ont un point commun : en toute simplicité, dans l’ordinaire de leur vie, ils étaient tous animés d’une vraie recherche de Dieu, d’une vraie soif de Jésus-Christ. Et quand cela n’était pas le cas avant, il l’a été après cette expérience bouleversante. Partant, nous comprenons que Dieu se manifeste à ceux qui le cherchent. Heureux donc ceux qui désirent Dieu de tout leur cœur ; heureux ceux qui cherchent le Seigneur, ils seront comblés. Heureux aussi ceux qui se laissent rencontrer par le Seigneur, leur vie sera transformée par la grâce du Ciel. Et nous, où en sommes-nous ? Sommes-nous des chrétiens qui ont trouvé le Seigneur mais pour le chercher encore et encore, jusqu’à la vraie vision dans le ciel ? Quelle est notre soif de Dieu ? Bien des signes nous sont donnés. Nous n’avons pas forcément besoin d’apparitions spéciales. Sinon, le Seigneur nous les donnerait. Par contre, des événements, des signes de la présence et de l’action de Dieu dans notre histoire nous sont donnés. « Ouvre mes yeux, Seigneur, je suis l’aveugle sur le chemin, guéris-moi, je veux te voir ! » Bon temps pascal, belles rencontres avec le Ressuscité !
P. Jean-Claude MUTABAZI Curé de la paroisse St François en Chablais (Thonon)
10 choses à savoir sur les théophanies
Le mot théophanie est une combinaison de deux mots grecs: Dieu et apparition. Une théophanie est une apparition de Dieu. Plus précisément, c’est une démonstration de la présence et du caractère de Dieu, que les êtres humains peuvent observer. En voici quelques exemples: la spectaculaire manifestation sur le Mont Sinaï (Ex 19), le buisson ardent (Ex 3), les apparitions à Abraham (Gn 15.1, 17.1, 18.1), à Isaac (Gn 26.2), à Jacob (Gn 28.13), le nuage de feu dans le désert (Ex 14.19, 40.34, Nb 9.15-23), la vision accordée à Michée (1 R 22.19-22), à Ésaïe (És 6), à Ézéchiel (Éz 1), Jean qui voit Dieu sur son trône (Ap 4–5).
Les théophanies révèlent Dieu à partir d’intermédiaires terrestres. Dieu se montre en utilisant des manifestations visuelles comme le feu, la nuée, ou parfois une forme humaine (Éz 1.26-27). Cela s’accompagne parfois d’éléments auditifs (tonnerre, voix, etc.) ou d’autres effets (Ex 19.18).
Dieu le Créateur ne se confond pas avec les intermédiaires terrestres qu’il utilise dans les théophanies.
En même temps, il se montre dans ces éléments et il est présent dans et à travers eux. Puisque Dieu est distinct du monde, il n’est jamais capturé par le monde; on ne peut donc pas le voir sans intermédiaire. Mais en même temps, Dieu se fait réellement connaitre quand il apparait. Son apparence reflète qui il est.
4. Les théophanies dans l’Ancien Testament anticipent et annoncent la présence permanente de Dieu dans sa création, réalisée par l’incarnation du Fils. En s’incarnant, le Fils de Dieu adopte une nature humaine, tout en restant Dieu. Le Fils est l’apparition éternelle de Dieu parmi nous. Comme Jésus a dit à Philippe: Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe! Celui qui m’a vu a vu le Père; comment dis-tu: « Montre-nous le Père »? – Jean 14.9 L’incarnation est un événement unique dans toute l’histoire de l’humanité. Mais elle était déjà annoncée par les apparitions éphémères de Dieu. Toutes ces théophanies avant Jésus-Christ montraient, avant l’heure, quelque chose de ce que Dieu accomplirait plus tard, quand Christ viendrait en chair.
5. Il y a plusieurs sortes de théophanies. Par exemple: un orage, un feu, un nuage, la gloire, une salle d’audience, un visage humain, un guerrier, un chariot. Chacune de ces choses souligne un aspect du caractère de Dieu et de son interaction avec nous. Chacune préfigure la venue du Christ. Chacune est reliée mystérieusement aux autres.
6. Dieu accomplit quelque chose au travers des théophanies. En règle général, les théophanies sont des événements qui servent à établir et entretenir la relation entre Dieu et le peuple
7. Au-delà des cas évidents de théophanies, on peut parler de théophanies plus discrètes. Au sens large, chaque rencontre entre Dieu et une personne a quelque chose à voir avec la théophanie. La présence de Dieu parmi nous est semblable à une théophanie. La révélation générale de Dieu à travers la création et la providence montre le caractère de Dieu (Rm 1.18-23); dans ce sens, elle ressemble à une théophanie (Ps 104.1-3).
8. Le principe d’une théophanie reflète la nature trinitaire de Dieu. Dieu le Père se révèle au travers de la Parole dans la puissance et la gloire du Saint-Esprit.
9. La description la plus aboutie de la théophanie se trouve dans le livre de l’Apocalypse.
L’apogée de la théophanie, c’est Dieu qui habite avec nous dans la nouvelle Jérusalem:
Et j’entendis du trône une forte voix qui disait: Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux (…) Ils verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts. – Apocalypse 21.3; 22.4
10. La théophanie, tout comme le sens plus général de la présence de Dieu, se trouvent dans toute la Bible.
Ces thèmes trouvent leur plein accomplissement en Christ:
« Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit. » – 2 Corinthiens 3.18
Par : Vern S. Poythress (PhD, Harvard University; ThD, University of Stellenbosch), est professeur d'interprétation du Nouveau Testament au Westminster Theological Seminary à Philadelphia, Pennsylvania aux USA. Il y enseigne depuis presque ans. En plus d'avoir obtenu six diplômes universitaires, il est l'auteur de nombreux livres et articles sur l'interprétation biblique, le language et la science.
Fête du Baptême du Seigneur
Le baptême du Christ est un des épisodes de la vie de Jésus-Christ : son baptême dans le Jourdain par Jean le Baptiste. Il est relaté dans les trois Évangiles synoptiques. Il s'inscrit dans les trois épiphanies du Messie de Dieu avec l'Adoration des mages et les Noces de Cana. Il marque la fin du temps de Noël.Solennité de l'Epiphanie du Seigneur
Lecture du livre du prophète Isaïe (40, 1-5.9-11)
Psaume 103 (104)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre à Tite (2, 11-14 ; 3, 4-7)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (3, 15-16.21-22)
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Une théophanie trinitaire
La connaissance que nous avons du Christ ne s’achève pas dans le seul face-à-face du Père et du Fils. L’Esprit est le troisième qui témoigne de la vie divine de Jésus. Celui-ci le rappelle à Nicodème et c’est l’Esprit qu’il enverra à ceux qui croient en lui. Le Père et le Fils enverront l’Esprit au long des âges. (Jean 14. 16 à 20 – 15. 26 à 16.15)
L’Esprit peut nous être donné à partir du Fils parce qu’il habite souverainement en lui. Il n’est donc pas étonnant que la mission de Jésus débute, temporellement, par une manifestation de l’Esprit liée à son Baptême et qu’elle se termine, visiblement, par le commandement donné aux Apôtres d’aller baptiser au nom du Père et du Fils et de l’Esprit. (Matthieu 28. 19) Par le baptême, l’Esprit est communiqué à ceux qui s’ouvrent à la foi.
Le Père, le Fils et l’Esprit, révélés au monde lors du baptême de Jésus, sont inséparables parce qu’ils sont relation d’amour. Nous touchons là à ce qu’il y a de plus profond et de plus intime dans le mystère de Jésus. Le ministère rédempteur du Christ en faveur des hommes rejoint la vie d’intimité du Fils avec le Père et l’Esprit.
C’est ainsi qu’il sera désormais avec nous. C’est cela qu’il exprime dans sa prière au soir du Jeudi-Saint, alors qu’il vient de partager son Corps et son Sang durant le repas qu’il prit avec ses apôtres. A nous de le réaliser en chaque Eucharistie où, nous aussi, nous partageons son Corps et son Sang « pour la Gloire de Dieu et le salut du monde. »
« Afin que notre vie ne soit plus à nous-mêmes, mais à Lui qui est mort et ressuscité pour nous, il a envoyé d’auprès de toi, comme premier don fait aux croyants, l’Esprit qui poursuit son œuvre dans le monde et achève toute sanctification. Que ce même Esprit-Saint, nous t’en prions, Seigneur, sanctifie ces offrandes. » (Prière eucharistique 4)
« Dieu éternel et tout-puissant accorde à tes fils adoptifs, nés de l’eau et de l’Esprit, de se garder toujours dans ta sainte volonté. » (Prière d’ouverture de la messe)
Source : Eglise catholique de France
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Comment ne pas profiter de la fête du baptême de Jésus pour nous laisser interpeller au sujet de notre propre baptême ?
Par le baptême, nous avons été plongés dans la mort avec le Christ pour naître à une vie nouvelle ! Quelque chose de nouveau a commencé en notre vie le jour où nous avons été baptisés. Sur les rives du Jourdain, Jean Baptiste annonçait un baptême de conversion pour que le peuple soit prêt à accueillir le Messie, celui qui baptiserait dans l’Esprit Saint et le feu. Un temps nouveau commence. Pour Jésus, la vie paisible à Nazareth se termine pour laisser place à celle de la mission. Jésus est baptisé par Jean de la même manière que le peuple dont il fait partie. Il se vit une sorte de passage de relais. Jean et Jésus accomplissent ce qui leur a été demandé. Jésus est baptisé, et commence pour lui un temps nouveau qui plonge ses racines dans la prière. L’évangile d’aujourd’hui prend soin de nous rappeler cet enracinement dans la prière, dans ce dialogue avec son Père, que Jésus ne cessera d’entretenir tout au long de sa vie, jusqu’au sommet de la Croix. C’est dans la prière que Jésus accueille l’Esprit Saint. C’est dans la prière que Jésus accueille sa mission. C’est dans la prière qu’il comprend la voix du Père : « Tu es mon Fils bien-aimé ! » C’est dans la prière, que nous aussi, nous sommes invités à discerner, à écouter la voix du Père, à répondre aux appels de notre baptême et à prendre le chemin des disciples missionnaires.
- Qu’est-ce que cela change dans ma vie d’être baptisé ? D’ailleurs, est-ce que je me souviens de la date de mon baptême ?
- La prière m’aide-t-elle à vivre en baptisé et à grandir dans l’amour de Dieu ?
Suis-je prêt à être disciple missionnaire, à être témoin de l’amour de Dieu autour de moi ?
Benoît Gschwind, évêque de Pamiers
Lecture du livre du prophète Isaïe (60, 1-6)
Psaume 71 (72)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens (3, 2-3a.5-6)
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (2, 1-12)
Méditations
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L’Epiphanie
Quelle est la signification spirituelle de l’épiphanie ?
Le nom Épiphanie vient du grec epiphaneia, qui signifie « apparition » ou « manifestation », et fait référence à la manifestation de Jésus-Christ au monde. Cette fête est également appelée fête de l'Épiphanie, de la Théophanie ou des Rois Mages.
Est-ce que tous les chrétiens célèbrent l’Épiphanie ?
Tous les chrétiens célèbrent-ils l'Épiphanie/le jour des Rois Mages ? Tous les chrétiens ne célèbrent pas le jour des Rois Mages, mais beaucoup le font . Les catholiques romains, les luthériens, les anglicans et les chrétiens orthodoxes orientaux célèbrent le jour des Rois Mages.
Qui a inventé l'épiphanie ?
L'Epiphanie est un mot grec à l'origine, epiphaneia, qui veut dire "manifestation" ou "apparition". La fête chrétienne de l''Epiphanie prolonge effectivement la fête de Noël. Elle est apparue vers le IIIe siècle, soit avant même la fête de Noël, qu'on a commencé à célébrer vers 325, à Rome.L'Épiphanie, identifiée comme le jour d'adoration des mages, a été fixée au 6 janvier en Occident pendant la deuxième moitié du IVe siècle (350), soit douze jours après Noël. On la célèbre généralement le dimanche qui suit le 1er janvier. Dans les Églises d'Orient, on célèbre plutôt le baptême de Jésus et son premier miracle aux noces de Cana
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Hérode, c’est nous