Mère Claudine Echernier
À cette époque, Claudine Echernier, était affectée au service du curé de Chavanod, Joseph Delalex. Elle est originaire de Féternes, village du Chablais, où sa famille était extrêmement pauvre. Ayant perdu sa mère à 15 ans, elle éleva ses frères et sœurs et quitta la maison familiale à l’âge de 27 ans. Au presbytère, elle commença à rassembler autour d’elle des fillettes et des jeunes filles de la paroisse pour leur enseigner le catéchisme, la vie des saints, la lecture, l’écriture.
Mère Claudine ECHERNIER
C’est à Chavanod que Claudine fait la connaissance du Père Pierre Mermier, zélé fondateur des Missionnaires de St. François de Sales. Il était profondément ému par la pauvreté et l’analphabétisme qui régnait dans la société, et cherchait des moyens pour remédier à cette situation. Le Père Mermier formait le dessein de fonder une association avec des filles pauvres qui « s’appliqueraient à leur propre sanctification tout en procurant la gloire de Dieu et le salut du prochain ». Il rencontre Claudine Echernier à l’occasion de la mission qu’il prêcha à Chavanod en 1838.
Les filles qui venaient la voir chaque dimanche, animées par la ferveur qu’elle communiquait, aspiraient à se consacrer totalement à Dieu et au service de son peuple. Le Père Mermier rejoint l’intuition de Claudine et la devine capable de diriger et de former les associations paroissiales féminines dont il rêve pour soutenir et prolonger le travail des missions.
Ainsi naquit, dans une extrême pauvreté et une grande simplicité une congrégation d’un genre nouveau pour l’époque. Elle permettait en effet à des jeunes filles pauvres de vivre en consacrées au cœur du monde, soit en gardant leur travail chez leurs parents ou leurs maîtres, soit en se groupant en communauté. Elles pourraient ainsi s’aider dans leur travail, être témoins de ’Évangile dans leur milieu, et éducatrices des plus pauvres. Par leurs services et la vérité de leur vie, les sœurs « donnent le ton » dans leurs paroisses et aident les autres à sortir de leur condition d’ignorance et de pauvreté.
Père Pierre-Marie MERMIER
L’intuition du Père Mermier et son sens apostolique éclairés par le Saint Esprit et stimulés par les besoins du temps, permirent à ce noyau de jeunes filles réunies autour de Claudine, de devenir la première communauté des Sœurs de la Croix.
À la mort de Claudine Echernier en 1869, elles sont près de 300.