"Il nous a aimés" - L’encyclique du pape François sur le Cœur sacré de Jésus
Présentation de l'encyclique
C’est la quatrième encyclique d’un pape sur le Sacré-Cœur, après celles de Léon XIII en 1899, de Pie XI en 1928 et de Pie XII en 1956. C’est aussi la quatrième encyclique du pape François, après celles sur la foi (Lumen fidei en 2013), la sauvegarde de la maison commune (Laudato Si’ en 2015) et la fraternité et l’amitié sociale (Fratelli tutti en 2020).
Cette encyclique sur la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus s’articule en cinq chapitres et reprend « les précieuses réflexions des textes magistériels précédents et une longue histoire qui remonte aux Saintes Écritures, afin de reproposer aujourd’hui à toute l’Église ce culte chargé de beauté spirituelle » écrit le Pape. De nombreux saints à travers les siècles, dont saint François de Sales, sont aussi cités en référence.
L'encyclique comprend 5 chapitres :
- Le premier chapitre redéfinit les dimensions du coeur, celui de Jésus, le nôtre.
- Le second chapitre traite des gestes et des paroles d’amour du Christ.
- Le troisième chapitre est intitulé “Voici ce coeur qui a tant aimé le monde” nous invitant à l‘adoration et à la vénération de la totalité de la personne du Christ à travers son coeur.
- Le quatrième chapitre fait référence au côté transpercé du Christ, sous le thème l’Amour qui donne à boire.
- Le cinquième chapitre, “Amour par amour“, traite des dimensions communautaire, sociale et missionnaire de la dévotion au Cœur du Christ qui « nous conduit au Père, nous envoie vers nos frères »
Dilexit nos s’adresse à tous, autant à ceux qui sont à l’aise avec la dévotion au Cœur de Jésus qu’à ceux qui ne le sont pas complètement. À ceux qui sont attachés au Sacré-Cœur,
Extraits de l'encyclique "Dilexit nos"
Introduction
« Il nous a aimés » dit saint Paul, en parlant du Christ (Rm 8, 37), nous faisant découvrir que rien « ne pourra nous séparer » (Rm 8, 39) de son amour. Il l’affirme avec certitude car le Christ l’a dit lui-même à ses disciples : « Je vous ai aimés » (Jn 15, 9.12). Il a dit aussi : « Je vous appelle amis » (Jn 15, 15). Son cœur ouvert nous précède et nous attend inconditionnellement, sans exiger de préalable pour nous aimer et nous offrir son amitié : « Il nous a aimés le premier » (1 Jn 4, 19). Grâce à Jésus, « nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous et nous y avons cru » (1 Jn 4, 16).
Parlant de la spiritualité de saint François de Sales sur le Coeur de Jésus
Pour lui, la dévotion est loin de devenir une forme de superstition ou une objectivation indue de la grâce ; elle est une invitation à la relation personnelle où chaque personne se sent unique devant le Christ, prise en compte dans sa réalité irremplaçable, pensée par le Christ et valorisée de manière directe et exclusive : « Ce cœur très adorable et très aimable de notre Maître tout ardent de l’amour qu’Il nous porte, cœur auquel nous verrons tous nos noms inscrits […]. Ce sera un sujet de très grande consolation que nous soyons si chèrement aimés de Notre Seigneur qu’Il nous porte toujours en son cœur ». [104] Ce nom propre écrit dans le Cœur du Christ est la manière dont Saint François de Sales veut symboliser jusqu’à quel point l’amour du Christ pour chacun n’est pas générique ni abstrait, mais personnel, où le croyant se sent valorisé et reconnu pour lui-même : « Que ce Ciel est beau maintenant que le Sauveur y sert de soleil, et la poitrine d’icelui d’une source d’amour de laquelle les bienheureux boivent à souhait ! Chacun se va regarder là-dedans et y voit son nom écrit d’un caractère d’amour que le seul amour peut lire, et que le seul amour a gravé. Dieu, ma chère fille, les nôtres n’y seront-ils pas ? Si seront sans doute ; car bien que notre cœur n’a pas l’amour, il y a néanmoins le désir de l’amour ». [105]
Conclusion
Je prie le Seigneur Jésus-Christ que jaillissent pour nous tous de son saint Cœur ces fleuves d’eau vive qui guérissent les blessures que nous nous infligeons, qui renforcent notre capacité d’aimer et de servir, qui nous poussent à apprendre à marcher ensemble vers un monde juste, solidaire et fraternel. Et ce, jusqu’à ce que nous célébrions ensemble, dans la joie, le banquet du Royaume céleste. Le Christ ressuscité sera là, harmonisant nos différences par la lumière jaillissant inlassablement de son Cœur ouvert. Qu’il soit béni !