Catholiques 74 - avril
Édito
"La vie éternelle a jailli du tombeau"
par Mgr Yves Le Saux, évêque d'Annecy
Dans quelques jours, nous allons entrer dans la Semaine sainte. Suivre Jésus dans sa passion, sa mort et sa résurrection. De nombreux catéchumènes adultes et adolescents, en France, et aussi dans notre diocèse, vont recevoir le sacrement du baptême. Nous-mêmes, lors de la Veillée pascale, nous allons être invités à renouveler les promesses de notre baptême. Le baptême n’est pas une simple socialisation chrétienne. Par le baptême, nous sommes libérés du péché et régénérés comme fils et filles de Dieu. Nous devenons membre du corps du Christ. Nous sommes incorporés à l’Église, rendus participants de sa mission.
Baptisé signifie « plongé dans l’eau ». Cela symbolise « l’ensevelissement du catéchumène dans la nuit du Christ d’où il sort, par la résurrection avec lui, comme nouvelle créature », dit le Catéchisme de l’Église catholique.
En cette Année jubilaire, nous sommes invités à vivre la Semaine sainte, en particulier le Triduum pascal, de manière plus intense, nous ouvrant de manière plus profonde au Salut qui jaillit de la mort et de la résurrection du Seigneur.
Que se passe-t-il dans la Passion du Christ et sa mort sur la croix ? Nous n’avons pas encore pris toute la mesure de ce qui se réalise sur la croix. Jésus prend sur lui tout ce qui nous sépare de Dieu, tous nos péchés, toutes les trahisons, celles dont nous souffrons, celles dont nous avons fait souffrir les autres, il prend sur lui tous les crimes, les horreurs commises par les Hommes. Il rejoint toutes les victimes de violences, mais aussi tous les bourreaux, les criminels. Il entre dans le mal pour en être victorieux. Il entre dans la mort pour tuer la mort. Dans la Passion du Christ, la souffrance humaine atteint son sommet. Et en même temps, l’Amour atteint son sommet. Il se passe alors un bouleversement total. La souffrance est liée à l’Amour qui tire le bien du mal et le péché devient le lieu du pardon. Il porte sur lui la souffrance pour rejoindre la souffrance de tout homme et aussi la nôtre. Il a pris sur lui nos péchés pour que le pardon soit accordé à celui qui se reconnaît pécheur. Sur la croix se révèle la Miséricorde de Dieu. Dieu se penche sur la détresse humaine. Il prend sur lui la médiocrité humaine pour manifester un amour plus grand que la haine, une humilité plus grande que l’orgueil, la lumière plus forte que les ténèbres.
En cette Année jubilaire, en cette Semaine sainte, accueillons plus radicalement la puissance de la miséricorde de Dieu. Nous croyons à la résurrection, mais que se passe-t-il dans la résurrection du Christ ? Là encore, nous n’avons pas encore pris toute la mesure de ce qui se réalise dans la résurrection du Christ. « La résurrection fut comme une explosion d’amour qui a délié le lien jusqu’alors indissoluble de la mort. Elle a inauguré une nouvelle dimension de l’être, de la vie, dans laquelle la matière a aussi été intégrée, d’une manière transformée, et à travers laquelle surgit un monde nouveau », ainsi s’exprimait le pape Benoît XVI. Bien sûr, cet événement dépasse notre intelligence de toutes parts. La résurrection n’est pas un simple miracle d’un cadavre réanimé, la résurrection est d’un autre ordre. C’est un passage à une vie nouvelle qui n’est plus soumise aux lois de la mort. Il s’agit d’une vie d’un genre nouveau.
Célébrer la résurrection c’est affirmer que Jésus est vivant, maintenant, parmi nous. Il est vivant, alors il peut être présent dans ma vie, à chaque moment, pour la remplir de sa lumière.
Nous ne sommes plus seuls.
Alors, comme dit saint Paul : « Ne soyons pas abattus comme les autres qui n’ont pas d’espérance. »
La vie éternelle a jailli du tombeau. La vie en Dieu, la vie éternelle, n’est pas seulement une promesse pour après la mort. Notre vie terrestre n’est pas une espèce de salle d’attente avant d’entrer dans la vraie vie. Nous pouvons vivre dès maintenant de cette vie nouvelle.
En cette Année jubilaire, accueillons en plénitude cette vie nouvelle.
L’état du monde peut, à bien des égards, nous inquiéter. Ce que l’Homme est capable de faire, même contre lui-même, peut nous inquiéter.
Nous croyons et savons que Jésus, Seigneur mort et ressuscité, demeure au cœur de l’Histoire humaine.
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